La perche tendue est bien trop belle pour ne pas la saisir : en effet, la caractéristique principale de THE ABSENCE est peut-être l'absence... d'originalité. Le rendu est efficace mais Riders Of The Plague n'apporte guère d'eau au moulin du Death mélodique et ce n'est en tout cas pas avec THE ABSENCE que la roue de la créativité va retrouver de son allant. Personnellement, j'ai d'ailleurs le sentiment que depuis plusieurs années déjà, cette roue ne tourne plus dans un style où tout semble déjà avoir été dit. On peut se réjouir que les Américains découvrent le Death mélo suédois, mais ils ont plus d'un train de retard sur des formations comme DARK TRANQUILLITY, HYPOCRISY, ARCH ENEMY… et IN FLAMES et CHILDREN OF BODOM en finissent par tellement racler les fonds de tiroirs qu'ils ne laissent plus rien à personne. THE ABSENCE fait toutefois toujours dans le sérieux en nous offrant une reprise de « Into The Pit » du cultissime TESTAMENT : l'auditeur échappe ainsi à une nouvelle cover de BRITNEY SPEARS, mais THE ABSENCE prend un risque en réveillant les anciennes divinités du Metal. Leur label, Metal Blade, ne craint rien lui non plus puisqu'il clame haut et fort que THE ABSENCE est le TESTAMENT du 21ème siècle. C'est donc cela que l'on appelle la méthode Coué ? Mais cessons ici les sarcasmes, car THE ABSENCE saura probablement satisfaire les aficionados de Death mélodique avec certaines compos dont on ne saurait nier la qualité intrinsèque, des guitares particulièrement dévastatrices (« Echos », « Prosperity », « Merciless », « The Victorious Dead ») et une production solide qui, tout en préservant le côté mélodique des morceaux, en souligne toute la rugosité. Mais comme dirait l'autre : à l'Ouest, rien de (bien) nouveau.