LE MONDIAL DU TATOUAGE (FRA) - Grande Halle de la Villette à Paris (06-07-08/03/15)
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Groupes Présents à la convention : AS THEY BURN, THE OCEAN
Date de la convention : Les 6, 7 et 8 mars 2015
Lieu de la convention : Grande Halle de la Villette (ville, pays)
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Live reports des autres éditions : Le Mondial Du Tatouage 2015, Le Mondial Du Tatouage 2016 (VIDEO)
Episodes de MUSINK : #1 Bérénink, #2 Pablito, #3 Patricia, #4 Blitz, Hors-Série Le Mondial du Tatouage 2016
Outre la présence des groupes affiliés Metal (AS THEY BURN et THE OCEAN), ai-je besoin de justifier la présence de votre webzine préféré dans les allées noires de monde du mondial du tatouage tant les accointances entre ces deux expressions artistiques sont fortes ?
Non ? Alors le rendez-vous était pris à la Grande Halle de la Villette (Paris 19e). L'organisation a encore vu plus grand pour l'édition 2015 puisqu'elle a doublé les mètres carrés occupés pour prendre totalement possession des 20 000 m² que renferme le lieu.
On est dans les chiffres... Alors allons-y, voici un petit florilège :
15 000 visiteurs sur l'édition 2013, 27 000 en 2014 et 30 000 en 2015.
1 figure du tatouage français derrière l'organisation : Tin-Tin.
1 animateur charismatique en la personne de Pascal Tourain.
1 acteur comme parrain : Nicolas Duvauchelle.
3 artistes tatoueurs pour un jury. Ce dernier est constitué de Filip Leu, Bill Salmon et Luke Atkinson pour débattre autour des 8 concours qui viendront animer les 3 jours de cette convention.
42 trophées réalisés par Simone El Rana récompensant les gagnants des concours.
14 musiciens dont 11 metalleux.
Plus de 340 artistes tatoueurs représentant plus de 30 pays... Avec autant de diversité, si tu ne trouves pas ton style... Par rapport à cette hétérogénéité, j'aurai aimé que l'organisation mette plus en avant les 30 nationalités représentées au niveau des stands. Nous sommes dans un mondial et il n'y a aucune mise en avant clairement visible. Modeste suggestion : "Pourriez-vous uniformiser cela sur les stands en apposant, par exemple, un petit drapeau avec le numéro de stand ainsi que le nom du tatoueur / salon ?".
Je vous laisse deviner ou estimer le nombre de litres d'encres venu inonder les peaux. Une chose est sûre, les agendas étaient pleins et le bruit des dermographes n'a jamais autant résonné tout au long des 3 jours de cette convention qui se veut la plus grande au monde !
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Un avant goût du printemps était également de la fête, ce qui a, comme d'habitude, influencé le surpiquage corporel avec son lot d'hirondelles et autres roses.
Bien entendu, tous les motifs et autres styles étaient bien représentés. Alors amoureux des lignes uniques et noirs profonds, prenez rendez-vous avec votre nouvelle identité visuelle car tout est là pour vous aider à faire votre choix : new et old school, réaliste, abstrait, biomécanique, noir et gris, coloré... faites votre choix. Même l'impressionnante et éprouvante technique traditionnelle qui consiste à insérer des pigments de couleurs et encre à charbon dans la peau était également présente. Il se dit que plus de la moitié des tatouages entrepris de la sorte ne sont jamais terminés tant la douleur est forte !
Un fois la technique et le style défini, il ne vous reste plus qu'à trouver le bon placement. Cette année encore, il y a eu des cuisses, des dos, des poitrines, des pieds et des mains mais j'ai vu des crânes et autres cous. C'est à priori la tendance en vogue du moment, alors tenté ?
Je ne vais pas lister ici exhaustivement tous les artistes présents durant ce rassemblement mais on notera que les pays de l'est sont de plus en plus représentés sur les conventions et autres médias dédiés. J'avoue que mon attention s'est portée cette année sur le russe Ivan Hack et ses lignes pleines de symétries ainsi que de reliefs. Certains de ses tatouages sont de véritables effets d'optique.
L'Asie était comme toujours bien présente avec les talentueux japonais comme Horiken ou Horimasa. Bien que plus largement attiré par le noir et gris, j'ai aimé également le taïwanais Hori Hui et son style traditionnel très coloré. Le jury a d'ailleurs récompensé son travail car il a remporté pas moins de trois prix dont deux premières places. Il a gagné celui de la catégorie meilleur petit couleur et meilleur large couleur. Il a également gagné le deuxième prix du best of day dimanche and show.
Les français ne sont pas en reste avec pas moins de 90 tatoueurs représentant plus d'un quart des artistes présents. Parmi ces derniers, nous retrouvons les plus connus comme Tin-Tin (ou plutôt ses représentants comme Maud Dardeau), Mikaël de Poissy, Manu Badet (meilleur petit noir et gris) ou encore Vatea...
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Je profite de citer quelques personnes pour présenter au nom de l'équipe mes condoléances à la famille d'Alexandre Wuillot ainsi qu'à ses proches. En effet, suite à un accident de moto, le trentenaire nous a prématurément quitté quelques jours après la fin du mondial. Il officiait à la Main Bleue dans la ville de Mons en Belgique.
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Concernant l'ambiance sonore, je ne vous parlerai pas des DJ sets et de la soirée electro car par goût, je n'y ai pas prêté attention et ce n'est pas le propos ici. En revanche, j'ai bien entendu assisté aux prestations scéniques de AS THEY BURN et THE OCEAN qui ont eu lieu le vendredi 6 mars 2015 au soir.
Les hostilités commencent avec les parisiens de AS THEY BURN. Il est dorénavant plus un secret d'état de dire qu'il s'agissait là d'un de leur dernier concert. En effet, le groupe a annoncé son split qui devrait être effectif d'ici l'été 2015.
Malgré ce fait, le combo donne tout ce qu'il a et harangue la foule avec fougue en distillant son Deathcore avec l'énergie de rigueur. L'engagement de chacun des musiciens est là et les gens leurs rendent bien. Malgré un set bien exécuté et efficace, je dois confesser que je ne suis toujours pas totalement emporté par la musique développée par la formation...
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Après une coupure ponctuée par la sérénade obsédante des machines à piquer, les berlinois de THE OCEAN investissent la scène à leur tour.
Malgré un éclairage un peu light et frustrant pour le photographe que je suis en terme de lumière blanche frontale sur les musiciens, je dois dire que le show était visuellement réussi. Cela est dû, en grande partie, à l'apport des vidéos sur écran géant derrière le groupe permettant de diffuser des images en adéquations avec leur thématique venant des profondeurs...
Le combo nous déverse leur Post Hardcore à touches progressives et sans complexes, nous arrosent avec leur musique organique tantôt rageuse, tantôt force tranquille. On a littéralement l'impression de se retrouver au beau milieu d'un raz de marée sonore. J'aime l'idée qu'à Loïc Rosseti de partager leur mélopée telles les sirènes appelant les égarés. Avec l'aide de ses acolytes, ils sont les auteurs assumés du hold-up contemplatif qu'ils imposent au public qui leur fait face.
Un set surement écourté par la blessure à la main de Loïc suite à un geste un peu trop appuyé sur une cymbale à la fin du titre "Benthic: The Origin of Our Wishes". Ce qui, pour un chanteur, est moins gênant. Il faut dire que Loïc est tellement investi dans ce qu'il fait, qu'il le fait à fond et prend quelques risques. En plus d'arpenter la scène de long en large et d'aller à la rencontre physiquement du public, il n'hésite pas à monter sur les enceintes à plus de 3 mètres de haut et se jeter dans la fosse où l'attendent une marrée de bras...
THE OCEAN, un collectif à voir et à revoir sur scène.
Ce que l'on retiendra de ces concerts est sans conteste la belle et communicative énergie déployée transmise au public. Transcendez-vous dans ce que vous faites comme le font ces musiciens et vivez l'instant.
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Sang, sueur, douleur, plaisir, encre et autres bzz bzz venus également chanter sur toutes les peaux sont donc les maîtres mots de ce salon de beauté !
Oui, on peut ranger cet événement dans cette catégorie car outre le fait de pouvoir se refaire une coupe de cheveux ou les ongles sur place, nous sommes bien ici dans la culture de l'embellissement de soi et la quête de la démarcation individuelle.
Rappelons que cela a toujours été le cas à travers les âges. Tous ont voulu se différencier ou ont subi cette démarcation. Certains le faisaient pour impressionner leurs adversaires et d'autres pour identifier la caste à laquelle ils appartenaient. Mais d'autres n'avaient pas le choix et étaient marqués dès lors où ils étaient prisonniers ou esclaves comme par exemple à l'époque de la Rome antique. Il se dit que l'expression de mauvais garçon vient de cette époque antique.
Les migrations, les voyages ou les colonisations ont permis de faire connaître le tatouage. Norman Rockwell n’aurait jamais dessiné un marin sans tatouage. D’ailleurs la plupart des marins du globe revenaient de voyages dès le 18ème siècle parés de ces nouveaux atours jusqu’à ce qu’un médecin naval français, Maurice Berchon, publie une étude sur les complications médicales engendrées par les techniques de tatouage de l’époque. Dès lors, la marine et les armées françaises de terre et de l’air décidèrent d’interdire cette pratique dans leurs rangs. Cette situation n’a heureusement pas perduré puisque les techniques ont évolué, mais l’image attachée au tatouage n’en est pas sortie grandie.
Aujourd'hui, nous sommes bien loin de ces considérations et à l'instar des techniques, les mentalités ont bien évolué. Le tatouage s'est totalement démocratisé et est rentré dans les mœurs peut-être grâce aux stars de tous bords tatouées...
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Je ne vous ai pas parlé des concours car je les ai suivi de loin par écran interposé, préférant déambuler dans les allées au plus proche des dermographes. A noter également le coin Fender où l'on pouvait essayer les guitares de la marque mais aussi admirer les guitares customisées par des artistes tatoueurs dont Philippe Leu, Jondix et Nico Cennamo.
Par ailleurs, si vous devez faire un choix sur une seule journée, je conseille aux agoraphobes comme moi de privilégier la journée du vendredi car tout le monde est frais et il y a bien moins de monde que les journées du samedi et dimanche.
Pour conclure, je dirai que le tatouage est manichéen : on aime ou on déteste et ce, pour toutes sortes de raisons. Malgré cela, l’histoire ne connaît aucun peuple qui n’ait pas pratiqué cette forme d’art. Et puis si tu es arrivé au bout de cet article, c'est peut être que toi aussi tu as un fort attachement pour le tatouage... Il paraîtrait qu'un français sur dix est tatoué, et toi ?
Plus de 100 photos de la convention sur Ludopix.com
Ajouté : Vendredi 27 Mars 2015 Live Reporteur : Blasphy De Blasphèmar Score : Lien en relation: Le Mondial Du Tatouage website Hits: 191189
|