SCORPIONS (de) - AccorHotels Arena Paris (24/11/15)
Groupes Présents au concert : EUROPE, SCORPIONS
Date du Concert : mardi 24 novembre 2015
Lieu du Concert : AccorHotels Arena (Paris, France)
Photos : Ludopix.com
SCORPIONS avec EUROPE en première partie, ça sentait bon le "revival" des années 80. Les premiers, groupe de Hard inépuisable, ont entamé une tournée d'adieu qui ne s'arrêtera jamais... Les seconds vivent une seconde jeunesse depuis leur reformation en 2003. Pour rien au monde il ne fallait rater ça.
Mais en cette date du 24 Novembre 2015, le tout Paris était encore marqué par les évènements tragiques qui ont mis à terre la Liberté. De ce fait, l'accès au POPB – enfin plutôt à l'Accord Hôtel Arena comme se nomme cette salle maintenant – se faisait par une entrée unique... Cette mesure certes compréhensible et nécessaire a malheureusement entrainé une organisation désastreuse et une file d'attente démesurée. En fait, le groupe Accord a peut-être du pognon pour racheter et rebaptiser cette salle de spectacles, mais lésine visiblement sur les moyens pour faire rentrer plus de 15 000 personnes. Il aurait fallu un peu plus de vigiles et de personnel de sécurité, voilà tout, plutôt que de nous laisser mijoter sous la pluie...
Du coup, lorsque nous parvenons à nous installer (no comment sur les stewards qui ne se bougent pas le cul pour nous guider dans le noir complet), les suédois d'EUROPE ont déjà bien entamé leur show. Alors en plein "Superstitious", le quintet semble heureux d'être là mais un constat s'impose d'emblée : même s'il en fait des tonnes avec son micro qu'il balance dans tous les sens, Joey Tempest est bien à la peine vocalement. Mauvaise grippe ? Le poids des années ? … Hum, toujours est-il que le bonhomme semble bien seul puisque ses collègues ne le soutiennent pas au micro.
A part ça, EUROPE base l'essentiel de sa prestation sur ses tubes légendaires, à l'instar d'un "Rock The Night" où Tempest fait participer la foule, ou de la ballade "Carrie". Son nouveau répertoire, qui donne plus dans le "Classic Rock" façon DEEP PURPLE (Mic Michaeli troque son synthé 80's pour un orgue Hammond bien plus séduisant), passe largement l'épreuve de la scène. Le single "Days Of Rock'n'Roll" produit son petit effet, et franchement, le guitariste John Norum appartiendra toujours à cette race de musiciens sous-estimés. Naturellement, EUROPE achève le tout avec un inévitable "The Final Countdown" qui fait lever la salle une première fois.
Le temps de changer la back-drop, à peine 30 minutes plus tard, les SCORPIONS débarquent dans une salle (toujours pas remplie...) toute acquise à leur cause. "Going Out With A Bang" ouvre les débats, Klaus Meine est très en voix, bien soutenu (lui, au moins) par le phénomène James Kottak qui cogne ses peaux comme un fou et assure les chœurs avec brio, comme le discret bassiste Pawel Maciwoda. Le blond décoloré Rudolf Schenker est intenable et gigote tout le long de la scène, tandis que Matthias Jabs multiplie les poses pendant des soli toujours joués avec une facilité déconcertante. Ce mec n'aura jamais fait oublier Michael Schenker, et pourtant, quel fabuleux musicien !
Passé un "Make It Real" énergique, arrive l'enchainement le plus Heavy de tout le concert, un "The Zoo" / "Coast To Coast" pachydermique, agrémenté de la Talk-Box de Matthias, qui assomme tout le monde. La suite se veut plus aérée : calés au milieu de nouveaux morceaux qui ne font pas tâche du tout ("We Built This House" et "Rock'n'Roll Band") SCORPIONS propose deux medleys. Le premier est constitué d'anciens morceaux comme "Top Of The Bill" et "Steamrock Fever", le deuxième fait la part belle aux ballades en acoustique comme "Always Somewhere" (magique), "Send Me An Angel" et bien sûr "Wind Of Change".
Séquence émotion ensuite : tandis que ce dingue tatoué de James Kottak – mélange improbable de l'acteur américain Gary Busey et d'un Depardieu sous acides – entame un solo de batterie digne de lui, soudain, il s'arrête, sort un petit papier et se met à chanter dans un français bien approximatif "Allons Zenfant de la Patrille....". Sans se faire prier, l'ensemble des spectateurs de Bercy (enfin l'Accord Arena Machin) se lève et chante l'hymne national à l'unisson. Dans la fosse, un drapeau sur lequel est inscrit "Bataclan" s'élève et Klaus Meine récupère les quelques drapeaux français qui lui sont offerts. Il y a un peu plus de 50 ans, si on nous avait dit que des allemands feraient chanter "La Marseillaise" à plus de 10 000 français, on ne l'aurait jamais cru. Merci pour ça, les gars.
Très vite, la musique reprend ses droits via une succession de "hits" : "Blackout", "No One Like You", "Big City Nights", ces morceaux n'ont pas pris une ride. SCORPIONS, c'est aussi un modèle de professionnalisme et quelque part, on se demande si tant de savoir-faire ne tue pas un peu la spontanéité. Leurs faits et gestes ne sont peut-être pas calculés au millimètre ou à la seconde près, il n'empêche, tout semble un peu trop carré. L'enthousiasme de chacun ne peut être remis en cause, surtout ces grands fous de Schenker et Kottak. Mais en regardant d'un peu plus près cette setlist, on ne note aucune variante par rapport aux concerts donnés récemment dans d'autres salles.
Pas d'effet de surprise donc pour les rappels : la langoureuse "Still Loving You (qui finira bien par nous sortir par les trous de nez un jour) et la volcanique "Rock You Like A Hurricane" sont au programme. Et rien d'autre. SCORPIONS est venu, SCORPIONS a fait le show pendant 1h30 (pas plus), et SCORPIONS est reparti. Mais bon, on a quand même du mal à croire que ces mecs-là s'arrêteront un jour tant l'énergie qu'ils dégagent est communicative. Pour rappel, Klaus Meine et Rudolf Schenker ont 67 ans... Ce soir, ça ne sautait pas aux yeux. Quelle pêche !
Ajouté : Jeudi 26 Novembre 2015 Live Reporteur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Scorpions website Hits: 9500
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