VOICE OF RUIN (ch) - Morning Wood (2014)
Label : Tenacity Music
Sortie du Scud : 24 mars 2011
Pays : Suisse
Genre : Thrash / Deathcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 45 Mins
Il est de ces dossiers plus brûlants à évoquer pour moi que d'autres. VOICE OF RUIN en est, pour la simple et bonne raison qu'en deux chroniques, les Suisses ont repéré ce qu'ils imaginent surement être de l'hostilité à leur égard. Sauf qu'à trop vouloir se justifier, on finit par en oublier son objectivité. Alors repartons si vous le voulez sur les mêmes bases et assurons le suivi avec mauvaise foi. Incapable de trouver son style parmi la multitude de combinaisons/étiquettes possibles et imaginables, le groupe a tranché et s'est mis au "Horny Farmer Metal", arborant salopettes et fourches, se grimant en agriculteurs chevronnés, avec pour objectif de "devenir des icones sexuelles" qui marcheraient sur les pas de Thierry de l'Amour Est Dans Le Pré. Voilà une façon détournée et efficace de reconnaître que leur Metal, c'est un vrai beau bordel stylistique qui ne s'est pas arrangé avec le temps. N'en déplaise à Morning Wood, un second album (comme toujours) plein de bons sentiments.
Avec son visuel très réussi, un peu Sludge dans l'esprit, cet opus rompt déjà avec l'habitude des pochettes bien moches made in VOICE OF RUIN. Ce sera hélas le changement le plus catégorique imaginé par les suisses qui, après une intro étonnamment mélodique ("Welcome To The Stud Farm"), repartent en croisade armés de leur Thrashcore / Deathcore / Sexcore apocalyptique. Je n'entrevois pas clairement la finalité de "Party Hard" mais qu'importe, c'est suffisamment compact pour faire bel effet. Puis, je réalise que malgré le peu de sentiments que réveille en moi le groupe, il y a un professionnalisme tout à fait remarquable qui me saute à la gorge et y plante ses crocs acérés. "Through The Eyes Of Machete" me fait penser au bon moment que j'ai passé récemment avec NEAERA et son Ours Is The Storm. La mélodie est le partenaire privilégié de l'intensité sur certaines compositions, à l'inverse d'autres, comme "Day Of Rage", plus homogène, qui rappellerait un BLACK DAHLIA MURDER peu inspiré. Ne m'en déplaise à moi-même, plus Morning Wood avance, plus je dois lui reconnaître d'indéniables qualités qui n'étaient pas l'apanage de Voice Of Ruin et encore mois de The Crash. Par exemple, comment ne pas parler de l'excellente piste éponyme, agrémentée d'un chant clair et d'une musicalité sur le refrain qui extirpe ce morceau du tourbier mélodico-rythmique dans lequel l'album s'empêtre plus que de raison. Entre Hardcore, Metalcore, Death, Thrash et Groove Metal, tirant tantôt sur HATESPHERE, tantôt sur LAMB OF GOD, tantôt sur REVOCATION, ce second full-lenght pour qui l'hermaphrodisme semble être une plaisante fatalité, parvient à générer quelques pépites ("Today Will End" puis "Sex For Free", "The Rise Of Nothing"...). Mais définitivement, c'est quand VOICE OF RUIN auréole ses compos de guirlandes mélodiques ("Dirty") qu'ils se montrent vraiment sexy. Un paradoxe pour un groupe de fermiers qui, si l'on excepte les titres des chansons, les paroles, ne font pas tant que ça référence à leur trip de "Horny Farmer Metal".
Troisième sortie, troisième chronique à leur sujet, je me plais à constater que plus la carrière de ces suisses progresse dans le temps, plus les papiers sont "élogieux". On est quand même, il faut le reconnaître, à des milliers de kilomètres de The Crash, et si l'on retrouve encore quelques liens fâcheux entre leurs différents albums, force est de constater que VOICE OF RUIN emprunte un chemin honorable qui le mènera à vitesse grand V vers les sommets. La vue n'y est pas encore assez panoramique à mon goût mais qu'importe, mieux vaut être borgne et voir ça qu'aveugle.
Ajouté : Jeudi 11 Septembre 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Voice Of Ruin Website Hits: 32474
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