Gros coup dur pour JADED HEART qui doit encaisser le départ de Michael Bormann qui officiait en tant que chanteur, guitariste, compositeur, fondateur et leader du groupe ! Il en était aussi l’âme, c’est pourquoi cet album en est désespérément dépourvu.
Derrière une production impeccable (co-signée par l’ex BONFIRE, Chris Lausmann), les titres plats et aseptisés se suivent et se ressemblent. On retrouve ce Hard Rock mélodique très orienté 90’s, avec des refrains qui accrochent à grand coup de chœurs. Mais cette belle mécanique, efficace sur les albums précédents, est tombé en panne. Le nouveau chanteur doit en assumer la responsabilité car le manque de relief et de personnalité de son chant pèsent lourds. Que l’on ne se méprenne pas : il s’agit d’un excellent vocaliste très à l’aise dans des registres variés, mais incapable d’égaler la chaleur de Bormann et, surtout, franchement impersonnel, n’apportant aucune valeur ajoutée aux morceaux.
Mais le reste du groupe n’est pas étranger à cette déception. Car l’on sent bien que c’est en tant que compositeur que Bormann laisse un vide béant. Ce vide se retrouve d’ailleurs au beau milieu de plusieurs chansons ; ainsi on est surpris de constater que certaines rythmiques sont nues, dépourvues de tout arrangement et simplement plaquées là juste parce qu’il en faut une ! C’est le cas sur “Tomorrow Comes” et “Frozen Heart”.
Ce n’est pas le refrain navrant de “Love To Live” qui relève le niveau. Et quelle drôle d’idée d’avoir placé une power-ballade en 2ème position ! Le ridicule est atteint avec “Who’s Foolin’” dont le refrain semble avoir été inspiré par les BEE GEE’S !
Pourtant, en cherchant bien, on peut trouver des petits bouts de JADED HEART dans ce Helluva Time : “Frozen Heart” dispose d’un pre-chorus et d’un chorus intéressants et accrocheurs. “Paid My Dues” est certainement l’un des meilleurs morceaux : une rythmique saccadée, ponctuée de petits solos, un chant plus mordant et un refrain digne de ce nom. On devine une efficacité évidente en live. Enfin un peu de relief !
Il y a aussi cette guitare qui se prend parfois pour Pete Lesperance, et ce n’est pas désagréable.
Cela fait peu. On préférera donc se réécouter IV et The Journey Will Never End (Ah ! C’est autre chose) en attendant de suivre la carrière solo de Michael Bormann.