NECROPHAGIST… Pas de doute il s’agit là d’un groupe de Death Brutal !
Et bien non, pas seulement. Le gore est là (les titres évocateurs « Foul Body Autopsy », « Mutilate The Stillborn » en témoignent), mais NECROPHAGIST sort avec brio des clichés du genre. Premier opus du groupe, assumé entièrement à l’époque par son leader Muhammed Suicmez, Onset Of Putrefaction révèle une admirable fusion de Death Brutal, de Metal Progressif et de structures torturées. L’imbrication de brutalité et de mélodies presque Heavy fait ressortir des chansons à la fois la violence et le lyrisme, on se surprend même à fredonner quelques mélodies…
Malgré une technicité incroyable, un rouleau compresseur en guise de batterie (en réalités des percussions synthétiques) et des guitares qui se battent pour trouver un peu de place dans ce capharnaüm, l’ensemble reste éclairci par la présence de mélodies aériennes, de courtes pauses, de passages lents et lourds. Son écoute requiert tout de même beaucoup d’attention pour suivre la démence des structures rythmiques.
J’ai été parfois déçu par le Death Brutal, certaines chansons sont inaudibles par excès de guitare, de batterie, de hurlements, cette recherche du son le plus sombre et violent possible produit une pâte malléable dénuée finalement de toute énergie. NECROPHAGIST a pris le pari risqué de prendre cette tendance à contre-pied, et d’offrir des soli, des mélodies aiguës, dans un monde où ce n’est généralement pas de rigueur.
Pour tous les amateurs de découvertes, de groupe hors normes, NECROPHAGIST est un groupe sur lequel s’arrêter, ne serait-ce que pour l’originalité de son style. Ce sont pour moi de dignes héritiers d’ATHEIST et de CYNIC, groupes phares du Death Technique des années 90. Beaucoup pensent qu’ils en font trop : trop technique, trop gargantuesque, en tout cas pour ceux qui peuvent soutenir une demi-heure de tiraillements incessants entre dissonances, hurlements, et désordre total, ce Onset Of Putrefaction comblera leurs espérances. Une petite merveille vraiment à part qui ravira le plus curieux des amateurs du genre !
Enfin pour les réfractaires aux son plats d’une batterie électronique, sachez que la galette, trop peu pressée à l’époque pour la demande croissante, s’est vue remasterisée avec la batteur actuel du groupe (Hannes Grossmann) derrière les fûts. Avec en plus deux titres bonus de leurs premières démos et un nouvel artwork, cette édition 2004 mérite certainement une petite écoute attentive. Je le recommande chaudement !