A l’écoute du CD, on a une minute avant de découvrir ce que NASUM nous réserve… Après cette petite intro lancinante, les quatre suédois nous assène leur Grindcore. Un déluge de hurlements s’abat sur nos oreilles tandis qu’un son malsain, vaguement compréhensible, occupe l’arrière plan. Nous avons affaire ici à de vrais aficionados de la scène Extrême, dont la création ne ravira certainement que les amateurs du genre. La batterie reste très linéaire au cours des passages brutaux, ce qui soustrait beaucoup à l’énergie qui en ressort au final.
Heureusement NASUM a plus à nous montrer que cette facette monotone des riffs typiquement Grind/Death. Le groupe nous surprend agréablement avec des temps morts très bien écrits (« The Engine Of Death ») ou encore des chansons plus lentes et incroyablement puissantes (« Wrath »). Une belle performance en fin de compte qui s’étale sur les 24 titres de l’album.
Oui, Les quatre musiciens ne dérogent pas à la sacro-sainte règle du Grind : des chansons courtes. Seuls 6 titres offrent plus de 2 minutes de musique… sur les 24 présents. Par contre ils ont mis un point d’honneur à ne pas suivre la tendance porno-gore qui anime habituellement les esprits Grind ! Ils ont préféré évoluer dans un registre plus politique.
L’ensemble de cet opus laisse un bon souvenir, on regrette le manque de clarté des instruments (comme souvent dans le Metal brutal), et pourtant les parties plus calmes révèlent de fantastiques riffs bien inspirés qui auraient mérité une place plus prépondérante.
En dehors de tout regard critique, rendons hommage au leader Mieszko A. Talarczyk qui fut emporté par le tsunami asiatique. Au sein de NASUM, qui rendit son tablier après la sortie de Grind Final cette année, il fût l’un des emblèmes du Grind et apporta pendant 12 ans sa dose de brutalité à notre univers musical.