Voilà un objet sur lequel votre serviteur a fantasmé pendant des mois et des mois… Ce concert de MANOWAR, culte par excellence de par sa setlist, ses invités prestigieux et la présence d'un orchestre (s'il vous plaît), est devenu quasi introuvable et je mets quiconque au défit de le trouver dans une édition standard à prix abordable, via le Net ou autre.

Et pourtant… Il est arrivé, dans une jolie petite enveloppe cartonnée, provenant de l'Est, d'Ukraine ou de Russie, peu importe et je ne me souviens plus très bien. Le message d'avertissement concernant les règles de copyright au début du DVD me rappelait simplement qu'à l'instar de Samuel Eto'o et Yann M'Vila, je venais de trouver mon bonheur en Europe de l'Est. Et non, je n'en fais pas trop… Et pour cause…

Rendez-vous compte, The Absolute Power, enregistré le 23 Juillet 2005 lors du Earthshaker Fest en Allemagne, rassemble en presque 2 heures à peu près tout ce que MANOWAR a de clichesque, et malgré tout de jouissif. Des hymnes à n'en plus finir : "Kings Of Metal", "Sign Of The Hammer", "Metal Warriors", "Metal Daze", "Black Wind, Fire And Steel", sans oublier les nouvelles pépites d'alors que sont "Call To Arms" et le fédérateur "Warriors Of The World United". On pourra toujours dire que MANOWAR ne balance que du Heavy Metal stéréotypé, voire même ringard, il n'empêche, sur scène ses titres prennent une toute autre dimension et s'avèrent d'une efficacité redoutable. Rien que d'entendre la foule reprendre le refrain de "Kings Of Metal" ("other bands play… Manowar kills !"), j'en ai encore des frissons. Voilà qui fait la force du quatuor américain : des refrains taillés pour le live, un batteur (le défunt Scott Columbus) au son énormissime, un chanteur ô combien sous-estimé (Eric Adams assure comme un chef !), et un bassiste prétentieux (Joey DeMaio) qui occupe l'espace sonore comme personne. On passera sous silence la prestation du gratteux de Karl Logan… Si le blondinet bénéficie sur album d'un son exceptionnel, il n'en est rien ici : ses rythmiques et ses accords sont vraiment faiblards, sans parler de ses soli qui n'ont ni queue ni tête.

Alors quand Ross "The Boss" Friedman intervient pour reprendre avec ses vieux acolytes les classiques comme "Metal Daze" ou "Dark Avenger", la comparaison n'a pas lieu d'être. Son jeu aux relents bluesy fait des merveilles, et quelque part, on comprend pourquoi il restera pour beaucoup LE guitariste de MANOWAR, même si son style ne conviendrait plus trop à la tournure épique de la chose. Rien à voir avec David Shankle (qui officie sur The Triumph Of Steel), qui en fait des tonnes et parviendrait presque à déglinguer "Metal Warriors". A noter que les batteurs Donnie Hamzik (qui a depuis intégré les rangs de MANOWAR à plein temps) et Kenny Earl "Rhino" Edwards se prêtent aussi avec grand plaisir au jeu des anciens membres venus faire la fête. Ajoutez à cela, comme on le disait plus haut, la présence des cinquante musiciens du de l'Orchestre philharmonique Bohuslav Martinu, et vous comprendrez pourquoi l'évènement est devenu une date clé de la carrière de MANOWAR : à dire vrai, même si l'hommage orchestral à Wagner aurait pu être évité, il sert néanmoins d'introduction épique à un furieux "King Of Kings" alors inédit et qui arrache tout. The Absolute Power, même s'il présente bien des défauts et met l'accent sur certaines faiblesses du groupe de Joey DeMaio, démontre une fois encore quelle incroyable machine de guerre scénique peut être MANOWAR.

Un mot sur le deuxième DVD : il regroupe deux reportages, "The Day The Earth Shook – The Absolute Power Of MANOWAR" et "Manowar Fan Convention – The Extended Experience". Rien de bien intéressant, en somme, même si n'importe quel homme normalement constitué se jettera sur les chapitres "Women On Stage" et "Miss MANOWAR" (je plaide coupable) … Et pourtant, cette "Miss MANOWAR" n'a rien de très sexy, pour tout vous dire, celui qui s'attendait à voir débarquer une Eva Notty ou une Alanah Rae sera bien déçu (spéciale dédicace pour toi, mon Stef).