Voici le quatrième bébé des canadiens de NEURAXIS. Derrière une pochette futuriste, mathématiquement complexe, se cache un groupe très novateur. Il n’a pas peur de marier mélodie et brutalité, Death et Progressif en une œuvre qui mériterait bien plus de succès qu’elle n’en connaît aujourd’hui !
Les détracteurs de musique « true » ou « old school » peuvent s’affranchir de cette lecture, rien ne pourra les intéresser ici. NEURAXIS a une réelle intelligence en matière de composition et superpose de beaux passages chargés d’émotions, avec des riffs d’une brutalité qui n’a rien à envier à DECAPITATED, ni à YATTERING ! Au travers de ces dix titres, on se rend compte que les musiciens ont du talent, de par leur technique, mais aussi par leur riffs, dignes des plus grands, et qui sonnent parfaitement. Chaque note est à sa place, les parties sont très bien enchaînées. NEURAXIS sait particulièrement nous reposer avec une passe calme avant de nous asséner un nouveau déluge de notes et de hurlements !
Les canadiens ont su allier la brutalité et la grandeur des mélodies dans une même chanson (« Monitoring The Mind » en est un bel exemple !), accompagnée par un chant Death/Hardcore très bien maîtrisé. Le son est également superbe, précis et très clair pour un groupe de cette férocité, et pourtant dieu que c’est difficile ! Malgré son côté progressif, sa démarche rappelant NECROPHAGIST, ce Trilateral Progression reste extrêmement accessible, il n’y jamais d’invasions sonores, et plutôt que de chercher la technicité dans des soli imbuvables, le groupe a préféré tout miser sue l’intelligence des riffs et la symbiose de ses différents éléments. « A Curative Struggle » pourrait vraiment avoir sa place au Panthéon des meilleures chansons Metal, oscillant entre du Black/Death guerrier, du Death Mélodique et du Thrash, je vous recommande de l’écouter ! Un beau petit bijou !
Les aspects négatifs du quatuor sont ardus à définir. Sans aucun doute le groupe est très brillant, talentueux et novateur. Pourtant on ne ressent pas d’identité propre. Trop d’éléments se côtoient, à tel point que rattacher des influences à NEURAXIS est impossible, il n’y a pas de fil conducteur fort permettant à la formation de graver son empreinte en nous. Le chant de Ian Campbell manque également d’un peu de finesse, de variations, il est trop Hardcore à mon goût, du style à hurler jusqu’à son dernier souffle de vie…
NEURAXIS franchira certainement un palier dans la reconnaissance et le respect avec ce Trilateral Progression très abouti. Son Death innovant et technique plaira surtout aux oreilles en quête de renouveau musical, mais les amateurs de bon Metal tout simplement trouveront suffisamment de repères pour se raccrocher à NEURAXIS et de profiter pleinement de leur brutalité.