Attention ! Pour tous ceux qui pensaient et/ou souhaitaient de toutes leurs forces que ce sixième album de SATYRICON soit dans la lignée du culte Dark Medieval Times (1993) ou de leur mythique et splendide chef d’œuvre The Shadowthrone (1994) qui ont grandement contribué à poser les bases du Black Metal actuel, vous serez forcément déçus ! Malheureusement pour vous, il faut que vous vous fassiez à l’idée qu’aussi glorieuse ait été cette noble époque, celle-ci est désormais révolue et ce pour de bon ! Les deux compères originaires d’Oslo que sont Satyr et Frost ont toujours eu comme ligne directrice les concepts suivants et ce depuis le début de leur remarquable carrière : progrès, évolution et créativité.
C’est ce que l’on a pu constater aux travers de leurs cinq premiers albums, où les différences sont aussi intéressantes que les prises de risques et changements de cap dont ils font preuve. Ne dérogeant pas à la règle, leur dernier album Now, Diabolical mise quant à lui sur la direction que prend le Black Metal dans la terre de ses fondateurs, à savoir un Black’n’Roll dépoussiéré et fonceur. Certains groupes de talents Norvégiens s’y sont engouffrés depuis, mais SATYRICON, dont le dernier opus Volcano (2000) avait déjà partiellement amorcé ce virage musical, décide d’enfoncer le clou avec Now, Diabolical.
Etant depuis fort longtemps rentrés dans l’histoire du Metal en général, les Norvégiens ne s’attardent pas sur leur expérience, leurs acquis et autre génie créatif et défèrent un album aussi ambitieux qu’est leur talent, c’est-à-dire énorme !
Articulés autour d’un thème pour le moins récurrent que l’on retrouve au travers de ces huit pépites, les morceaux parlent d’eux-mêmes : occultisme, loges secrètes franc-maçonniques, symboliques ténébreuses, chacun des titres a évidemment son propre tempo et nous laisse une impression toute particulière. Contrairement à l’emphase de certains de leurs anciens travaux, ici, tout est direct, sobre et impartial. Seules les guitares, la basse et la batterie parviennent de mains d’orfèvres à traduire ces émotions, sans aucune hésitation.
On obtient de ce fait des titres aussi dantesques que le titre éponyme et «K.I.N.G.», «Delirium», on retrouve également des morceaux plus compacts tels que « That Darkness Shall Be Eternal» ou bien «The Pentagram Burns». Le duo Nordique s’est ainsi appliqué à se construire une barrière de restrictions musicales que l’on retrouve dans ces huit «squelettes» de morceaux, où le groupe daigne tout de même ajouter des touches de cuivres comme par exemple sur les morceaux «The Rite Of Our Cross» et «To The Mountains».
Produit en plus par Satyr en personne dans bon nombre de studios dans leur pays natal, il est évident que l’étonnant et inusuel Now, Diabolical ouvre un nouveau chapitre dans la longue et fructueuse carrière de SATYRICON.
Résultat aussi surprenant que cela puisse être, il s’agit là de l’un de leurs meilleurs albums, toute époque confondue. Le retour des Souverains nous laisse à genoux devant cette démonstration de simplicité et d’efficacité. On ne peut regretter qu’une chose, en toute honnêteté, c’est lorsque les dernières notes de l’opus touchent à leur fin…