Le milieu des musiques extrêmes n’est pas réputé pour abriter de nombreux croyants. Pourtant, ZAO fait bel et bien parti de cette minorité, même s’il n’en a absolument pas l’air aux premiers abords. Et à aucun moment on ne ressent une quelconque influence de ce côté-là. Donc ne jugeons pas sur les croyances, et laissons place à la musique.
Violence et brutalité au menu, ça vous plait ? ZAO évolue dans un genre influencé par diverses branches du Metal (Black, Death…) et par du Hardcore (sans tomber dans la ringardise des Mosh Parts aseptisées). Peu de mélodies au total, même si l’on peut dénoter quelques passages en voix claire plutôt maladroits, nuisant légèrement à l’aspect violent de l’ensemble. Car oui, le point fort du groupe est là, cette violence omniprésente nous plonge dans un univers malsain à vous glacer le sang. Le chant hurlé proche du déchirement vocal est d’une efficacité redoutable, capable d’arracher un mort à sa tombe… Les guitares, éraillées et granuleuses au possible, font l’effet d’une pierre ponce que l’on frotterait frénétiquement contre notre peau. Effrayant. Ceci est d’ailleurs très lié à la production crue et ravageuse opérée par le grand Steve Albini (NEUROSIS…). ZAO dérange et n’en finira pas jusqu’au bout de l’album où, sur la dernière piste, « The Fear Is What Keeps Us Here » est scandé sans interruption, montant en puissance et grésillant au point de nous donner envie d’y mettre un terme définitivement… Mais c’est si bon de se faire du mal. Les moments de repos avec de calmes mélodies seront accueillis tel un oasis au milieu d’un désert. Comme sur « Pudgy Young Blondes With Lobotomy Eyes » où un doux arpège nous extirpe de ce chaos sonore. Merci de penser un peu à l’auditeur…
On reprochera seulement que ces changements d’ambiances ne soient pas encore assez travaillé, au point de nous transcender, servant seulement de refuge dans cet enfer de son diabolique et agressif. Etrange impression pour un groupe chrétien. A suivre…