GOD DETHRONED n’est pas né de la dernière pluie et il faut remonter seize ans en arrière pour retrouver trace au carbone 14 de ce combo batave. Auteurs de leur neuvième album avec The Toxic Touch, la carrière du Dieu détrôné n’a jamais été une voie de tout repos mais au contraire un chemin croix. Face à toutes sortes de difficultés avec la mise en parenthèse de son projet pendant cinq ans et la défection de bons nombres de ses musiciens, Henri Sattler n’a pourtant jamais abdiqué, et heureusement d’ailleurs car vue le résultat de cet opus, il eut été fort dommageable qu’un tel album de Thrash/Death Mélodique n’ait pas vu le jour. Désormais composé de Arien Van Weesenbekk derrière les fûts, de Isaac Delahaye aux guitares, Henk Zinger à la basse et de son inusable leader Henri à la guitare et au micro, il semble que le quatuor Hollandais ait repris du poil de la Bête.
Partisan à ses débuts d’un Brutal Death et de tout son folklore, GOD DETHRONED a amorcé un virage musical particulièrement habile car depuis ces deux derniers opus que sont Into The Lungs of Hell (2003) et The Lair of The White Worm (2004), Henri Sattler et ses complices donnent désormais dans le Death mélodique avec une indubitable mélodie à la Suédoise. Extrêmement convaincant, les mélodies et les riffs y tiennent un rôle majeur. Le titre « Hating Life » (ressemblant à du KREATOR par certains aspects) est parfait pour commencer le travail de sape des compositions savamment concoctées par le Henri Sattler.
En place techniquement, l’opus dégage une grande force et en même temps une sérénité à toute épreuve. Cet album fait penser à un croisement entre ARCH ENEMY et les meilleures formations de Death Mélodique Suédoise. Les hits s’enchaînent avec des morceaux comme « Falling Down » et ses mélodies groovies ou « On Wings of Pestilence » et ses variations rythmiques. Une réussite. De même que Henri Sattler nous surprend avec son chant typé Black mais tout en sachant incorporer d’autres effets de style. Les murs de guitares savent s’accommoder des rares soli parsemés au long de l’album. Vraiment toxiques, les pistes semblent nous contaminer et nous donnent envie de taper du pied grâce à ses harmonies léchées et incisives. GOD DETHRONED nous fait part d’une autre facette de son talent avec l’interlude « Away From Emptiness », instant d’accalmie, présageant la sérénité avant le retour de la tempête. Sombrement énergiques et déterminées, un titre comme « Macabre Wold » est l’exemple même du renouveau de GOD DETHRONED. Une panoplie de genre musicaux y sont présentes et le tout bien assemblées et cohérentes. Rien à voir avec quelques formations de Death Suédoises ennuyantes et soporifiques à en mourir. Et que dire de la piste comme « Typhoid Mary » et son solo à la limite du Prog.
Deux ans auront suffi aux Néerlandais pour composer un très bon album. Une très bonne surprise en cette période automnale, une musique de circonstance. Soyez prêts pour l’infection, une piqûre de rappel sera toutefois disponible…