ANGES & DEMONS (2005)
Auteur : Dan Brown
Traduction :
Langue : Français
Parution : 2 mars 2005 / mai 2000 (édition original)
Maison d'édition d'origine : Simon & Schuster, Inc.
Maison d'édition Française : Jean-Claude Lattès
Nombre de pages : 571
Genre : Roman / Thriller mystique
Dimension : 15 X 23 cm
ISBN-13 : 9782709625791
L’Homme. Qui est t’il ? D’où vient-il ? D’où proviennent tous ces éléments qui nous entourent ? Et d’où provient le Bien, les anges ? Et le Mal, les démons ? Ce sont des questions qui doivent vous être familières… Peut-être car elles interviennent de manière récurrente dans les débats méta-psycho-philosophique qui alimentent les sujets de discussions abordés dans le Metal. Des sujets empreints de mysticisme voire d’ésotérisme. Tout comme ce brûlot. Car depuis la nuit des temps, l’Homme cherche une explication à sa présence sur Terre. A la présence de la Terre. Et à celle de l’univers. Puis l’Homme à développé ses thèses et ses antithèses. Big Bang ? Création divine ? Que sais-je ? Nul ne le sait. Chaque être, selon ses us, ses mœurs, sa foi, son éducation s’est forgé une opinion. Rationnelle ou pas. Chacun s’accordera à dire que ces interrogations existentielles divisent. C’est sur ces notions d’incompréhension et de conflit que l’auteur à succès Dan Brown pose les bases de son second roman, Anges & Demons. Je vous sens cogiter derrière votre écran… Dan Brown… Dan Brown… mais c’est bien sûr ! Le Da Vinci Code ! La théorie du caractère humain de Jésus le Christ via une éventuelle descendance engendrée avec Marie de Magdala. Ce best-seller qui a révulsé les chrétiens du monde entier, laissant entendre que la Bible serait le plus grand canular de l’Histoire où la vérité serait habilement déguisée en fable. L’existence du tombeau de Marie-Madeleine, le fameux Saint-Graal défendu corps et âme par une secte ultraconservatrice, l’Opus Dei qui lutte face au Prieuré de Sion, désireux de briser le silence. Vous en avez forcément entendu parler, de près ou de loin. Figurez-vous que cette œuvre en à éclipsée une autre. Et je rédige ces quelques lignes pour rétablir la justice, tel un vaillant chevalier du Prieuré.
Anges & Demons pose son intrigue sur une terrible résurrection. Celle des Illuminatis. Nous sommes au XVIème siècle. Le pouvoir de l’Eglise est menacé. Quelques savants mettent en évidence certains caractères scientifiques de l’humanité. Copernic, Galilée en tête d’affiche. Peu encline à voir ses idées réfutées par quelques « illuminés », l’Eglise persécute et met à mort les hommes de science, contraints de se réunir secrètement à Rome sous le nom d’Illuminatis. Disloqués, ils opèrent alors un long silence radio de quatre siècles, infiltrant notamment la franc-maçonnerie pour continuer leur survie clandestine tout en jurant d’anéantir l’Eglise catholique. Le satanisme est né. Pas sous la forme défendue par bon nombre de formations de Black Metal, prônant sacrifices d’animaux lors de rituels noirs sous la tutelle de quelques obscures entités. L’antique satanisme reposait sur une simple et pacifique opposition aux dogmes de la chrétienté. Robert Langdon, spécialiste en symbologie religieuse et professeur à l’université de Harvard est brutalement convoqué au siège du CERN, en Suisse, (le plus grand pôle de recherche scientifique au monde) par Maximilian Köhler, grand patron du centre. Il lui sera demandé d’examiner le corps d’un éminent chercheur, Leonardo Vetra, retrouvé mort, énucléé et le mot « Illuminati » marqué au fer rouge sur son torse. C’est à l’arrivée de la fille du défunt, Vittoria que l’on comprend les motivations du tueur. Leonardo Vetra planchait secrètement sur l’élaboration de l’antimatière. Késako ? Comme vous le savez probablement, chaque élément possède son exact contraire. Le ying a son yang. Les pôles positifs ont leurs pôles négatifs, et cætera… L’antimatière consiste en l’exact opposé de la matière. Elle se matérialise sous la forme d’une gouttelette semblable à du mercure et s’annihile dans une puissante déflagration au contact de tout ce qui est, air y compris. Il s’avère que Vetra était le premier homme à avoir emprisonné hermétiquement une quantité infime d’antimatière. Cette production, au-delà de son aspect scientifique, remet en cause la création de l’univers. Vetra à réussi à créer quelque chose à partir de rien, un Big Bang de laborantin. Parmenides peut se retourner dans sa tombe, sa théorie de l’Ex Nihilo Nihil ne tient plus ! Au même moment, dans la cité du Vatican, un Garde Suisse s’affaire… une des caméras de surveillance à été dérobée et placée dans un endroit inconnu. A l’image, une sorte de conteneur futuriste avec en son centre, une minuscule bille argentée. L’antimatière à été volée et disposée au cœur même du Vatican menacant de souffler l’endroit où doit se dérouler le soir même… un conclave. Le pape est mort. Quatre de ses potentiels successeurs manquent à l’appel, et le compte à rebours à démarré. Il ne reste que quelques heures à Langdon pour déjouer le terrifiant complot.
C’est au cœur même de Rome que nous conduit Dan Brown, opérant avec génie un suspens de tous les instants. Les péripéties s’enchaînent de manière totalement délirante, tout semble cousu de fil blanc. L’auteur n’a de cesse de nous rendre vigilants sur l’Eglise, ses dérives et ses pouvoirs dans une lutte caricaturale entre Bien et Mal. Les anecdotes amusantes pleuvent. Ainsi la racine de Satan viendrait de l’arabe Shaitan, langue considérée par les ecclésiastes comme étant « sale ». Et celle du mot assassin proviendrait du terme hachichin (adeptes du hachisch). Ainsi Roosevelt était un Illuminati, plus exactement un franc-maçon. Il aurait d’ailleurs signé à jamais cette appartenance en faisant figurer le plus grand symbole maçonnique (le trinacria, l’œil dans le triangle) sur la plus grande division monétaire mondiale, le dollar. Ainsi les principaux attributs et symboles du christianisme ne seraient qu’un assemblage et un rhabillage d’idées issues de différents cultes. Les auréoles seraient une réminiscence des disques solaires égyptiens, Noël une déformation du culte solaire de Râ (sa date correspondant au solstice d’hiver ou plus littéralement au retour du soleil), la sainte communion (hostie) une remémoration déformée de certains sacrifices humains pour les dieux toltèques, la canonisation une reprise du principe de déification instauré par le mythographe romain Euhemerus. Et ainsi, si vous pensez que l’imagerie bienveillante de Dieu, ses airs de papy gâteau protecteur et sa longue barbe immaculée est une exclusivité catholique, attendez de voir les premières représentations de Zeus.
Qualifier ce bouquin de grande littérature serait tomber dans l’exagération. Et c’est une bonne chose tant il est important qu’un casse-tête comme celui-ci soit accessible d’un point de vue littéraire. On pourrait certes reprocher à Dan Brown une ossature similaire au Da Vinci Code, avec un meurtre sur fond séculaire, une précieuse aide féminine, un tueur revanchard, un complice inattendu, une opposition entre deux entités et une chute à couper le souffle… mais ça serait cracher dans la soupe, tant on prend son pied à dévorer ces quelques 570 pages. Anges & Demons est bien plus qu’une lecture d’avion. C’est un plongeon dans l’âme de Rome, du Vatican, dans ses catacombes, ses cryptes, ses chapelles. Un plongeon dans l’Histoire, la religion, l’art et la science. On ne sait pas encore qui est l’Homme, d’où il vient... mais on sait qu’il est capable de faire de grandes choses, de bâtir de grandes œuvres. Anges & Demons en est un exemple quasi-parfait !
Ajouté : Vendredi 05 Septembre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Les éditions JC Lattès Website Hits: 51017
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