Pas d'Autres Groupes Présents au concert
Date du Concert : Dimanche 27 Octobre 2002
Lieu du Concert : Zénith (Paris)

C'est par une venteuse soirée d'automne que les extra-terrestres ont posé leurs soucoupes volantes à Nancy. Alors qui a dit que les êtres venant d'une autre planète n'existaient pas. Je peux le démentir formellement, je les ai vus de mes propres yeux. Employant la ruse afin de ne pas être démasqué immédiatement, c'est sous le pseudo de Dream Theater que se cache nos aliens. Usant d'un mimétisme propre à tromper l'ennemi, leur apparence humaine est parfaite, poussant le vice jusqu'à parler notre langue. Utilisant de sûcroit de véritable identité pour mieux se fondre dans la masse.
Donc, ces extra terrestres ont pris l'allure de musiciens pour mieux s'insinuer dans nos pensées, réalisent des disques et se produisent sur scène.

Alors, justement, parlons-en de leurs performances scéniques. Ces êtres ne peuvent décemment pas venir de notre planète car proposer un show de presque trois heures pour tout humain normalement constitué est une invraisemblance, à moins d'avoir des contacts dans le monde du cyclisme où d'être un ami personnel de Richard Virenque pour une dose d'EPO.

Bien sùr, ces êtres venus d'ailleurs ont aussi besoin de s'aménager des pauses, la première surviendra au bout de 1 heure 30. Cette heure et demi a défilé à la vitesse de la lumière. Le public présent (je ne suis pas seul à avoir vu ces E.T comme ça j'aurai moins l'air d'un fou) ne savait plus sur quels pieds danser. L'ambiance était tantôt exaltée, tantôt studieuse. "Pull Me Under" fut le premier morceau d'une soirée mémorable, James LaBrie, à peine débarqué sur scène, balance quelques mots en Français et se met le public dans la poche. La suite fut une débauche musicale, une avalanche de note, le groupe passant en revue ces différents albums au travers de titres fort bien choisis. "6.00", "Surrounded", "Blind Faith" sur lequel Jordan Rudess et son clavier pivotant nous gratifient d'un solo pas piqué des vers avec une touche humoristique. Dans la continuité, "Lifting Shadows Off A Dream", une jam instrumentale laissant un James LaBrie inoccupé revenir faire coucou à ses acolytes juché sur une trottinette.

Ce jam s'effectue devant un public médusé, attentif, épiant le moindre plan des parties complexes de John Petrucci comme s'il reprenait "Jeux Interdits" Le guitariste n'est pas le seul à focaliser l'attention des regards, la chose derrière la batterie, Mike Portnoy plus précisément, est un croisement entre Jean-Marie, le batteur du Muppets Show et Squidly Diddly, pieuvre des dessins animés de mon enfance. Comme toutes les bonnes choses ont une fin, la partie I de ce concert s'achève sur "New Millenium".

La partie II n'est composée que d'un seul titre "Six Degrees Of Inner Turbulence" extrait de l'album éponyme. L'intro débute sur une scène vide, à demi masquée par un voile transparent sur lequel défile des ombres. Au moment où les musiciens reviennent, le public explose littéralement. Cette longue pièce de 45 minutes est un pur moment de bonheur et lorsque le morceau se termine, personne n'a vraiment réalisé ce qui vient de se passer.

A peine le temps de reprendre notre souffle que Dream Theater est déjà de retour sur les planches pour la partie III. Et c'est encore une nouvelle claque qu'ils viennent nous coller. John Myung est affublé d'un drôle d'instrument ressemblant à une basse mais avec un nombre de cordes beaucoup plus conséquent que les quatre habituelles, pour le premier morceau de ce rappel. "Take The Time", le deuxième titre passé, c'est sur une autre jam que se conclut ce concert. Le public, sûrement pas encore assez rassasié en redemande après presque 3 heures de spectacle. Finalement, le groupe revient pour saluer la foule et c'est une standing ovation qui attends James LaBrie, John Petrucci, John Myung, Jordan Rudess et Mike Portnoy.

"An Evening With Dream Theater" c'est trois heures d'instants magiques.