L’évolution de SPACE ODYSSEY est absolument époustouflante : du Heavy néo-classique ultra démonstratif (MALMSTEEN) des débuts on est passé à un Heavy Prog mélodique (DREAM THEATER, SYMPHONY X) ; aujourd’hui les Suédois s’affirment davantage en s’affranchissant de cet héritage qui pesait lourdement sur leurs créations passées. Ils nous proposent un Heavy mélodique simple mais efficace, à l’opposé des grandiloquences prétentieuses des débuts.
Richard Andersson est toujours le maître à bord, cependant il a eu la sagesse de déléguer une partie du travail d’écriture à son comparse, Magnus Nilsson. A ce dernier revient le mérite d’alléger les compositions. Le groupe s’est également séparé du chanteur Patrick Johansson qui avait tendance à imiter Dio. Il est remplacé par David Fremberg (ANDROMEDA) qui fait un travail très concluant avec un timbre plus classique.
Tears Of The Sun est toujours fortement imprégné des années 80, mais plutôt qu’un pompage en règle, les Suédois utilisent cette influence pour bâtir leur propre musique. On ne peut pas parler de créativité pour autant, car les nombreux emprunts restent évidents, mais la démarche est plus personnelle et surtout infiniment plus digeste.
Ce nouvel album ne permettra pas aux Suédois d’atteindre la notoriété à laquelle ils aspirent probablement, il déroutera même ceux qui avaient apprécié les albums précédents. Cependant il montre qu’avec de l’humilité les mélodies trouvent leur place et aèrent agréablement des compositions assez classiques. En définitive, Tears Of The Sun réserve une écoute agréable et l’on se laisse facilement porter par ce Heavy mélodique sans histoire.