Synonyme de yoghourts, connu pour ses voix bulgares ou ses costumes folkloriques et accessoirement pays de naissance de Sylvie Vartan, pour la petite anecdote dont on n’a strictement que faire, les Bulgares de ENTHRALLMENT s’écartent ostensiblement de tous ces truismes pour délivrer à la face du monde un premier album de Brutal Death joliment nommé Smashed Brain Collection et contribuer à développer la scène Death de ce petit pays des Balkans injustement ignoré. Ce quartet Slave qu’est ENTHRALLMENT existe depuis 1998 et certains de ses membres évoluaient déjà à l ‘époque dans des groupes de Death et de Grind locaux comme CORPSE, CONDEMNED, ODIUM. Après quelques remaniements de line-up afin de trouver la bonne recette Gore, ENTHRALLMENT édite une première démo en 1999 The Scarlet Difference suivie de la sortie d’un MCD Burning Fields. Enfin établis musicalement, les Bulgares livrent cette année à la plèbe leur première sentence Smashed Brain Collection, un nom remémorant sans trop d’équivoque un penchant sans faille pour les Américains de CANNIBAL CORPSE avec des petites tournures à la SUFFOCATION et à la DEEDS OF FLESH.
Administrant un Brutal Death aux consonances old-school, il est vrai qu’on flaire à bout de nez des influences du groupe culte de Floride. Sans atteindre leur niveau d’exécution et leur technicité, il va sans dire, les neuf morceaux proposés par les cinq hommes des Balkans ne déméritent pas, au contraire. Le groupe a des possibilités et est désireux de montrer ce dont est capable un groupe émergeant de l’ex rideau de fer. Si le début d’album peine à démarrer et à trouver ses marques malgré des passages intéressants, on sent un tournant sensible dès les titres « Carnal Affection » et surtout « Mutant », bien plus incisifs. ENTHRALLMENT ne croit pas si bien dire mais à partir de là, les morceaux subissent une sorte de mutation, ils sonnent de manière plus puissante et se révèlent mieux arrangés, plus saumâtres, à l’image de « Supporting The Chaos & Hate ». Quant à « Awaiting The Death », qui notons-le, bénéficie d’un bonus clip résume quant à lui le talent des Bulgares. Des plages comme « Disgruntled » ou « Graveyard » mettent en avant la rapidité d’exécution du combo.
La production et le mixage faiblards ne donnent pas raison à des compositions de bonne facture dans leur ensemble, les raisons d’un son inégal étant dû à un son de batterie étouffé et d’une caisse claire réglée de façon trop aiguë et approximatif. Le reste des musiciens, sans casser trois pattes à un canard révèlent un niveau honorable pour produire un album de Death Grind brutal à souhait, et s’il est dépourvu d’originalité, le caractère "exotique" du groupe suffit à ce que l’on s’y intéresse. Des titres qui devraient prendre toute leur ampleur sur scène.
Une demi-heure efficace qui gagnerait à posséder un son plus compact pour faire justice à des compositions habiles. Avec cela, il faudra compter sur ENTHRALLMENT.