Side-project du claviériste du groupe de Pagan Black hongrois, SEARBLISS, FOREST SILENCE propose un Black spectral et lancinant. Une place de choix est réservée aux claviers, mais Winter (c’est son nom) sait aussi se mettre en retrait et ses nappes atmosphériques et morbides apparaissent alors principalement dans les breaks pour envelopper les compos dans une toile arachnéenne mortifère mais tout à la fois rassurante.
Sur « Bringer Of Storm », les synthés assurent l’ossature du morceau, mais la structure répétitive du titre ne sied pas toujours à son tempo, insuffisamment lent ou minimaliste, pour conférer à cette première une vertu hypnotique. « Spirits Of The Wind » laisse plus de places aux guitares et riffs à la OPHTALAMIA, le rythme s’accélère quelque peu sur « At The Dawning Of Chaos » avec des riffs moonspelliens période Sin Pecado. Il n’empêche que les mélodies plaintives et froides supplantent sur ces cinq compos tout accès de rage misanthropique. « Path Of Destruction » retrouve une rythmique plus lente, plus lourde, mais toujours aussi sombre. Les claviers sont à nouveau à l’honneur sur le titre éponyme, avec des constructions particulièrement réussies. Pour autant, FOREST SILENCE peine à convaincre : ni les musiciens (même si le chant est un peu trop monocorde) ni la production ne sont en cause, mais un tel combo n’apporte pas de sang neuf à la scène et ne suscite pas les émotions espérées. FOREST SILENCE navigue entre deux eaux et à vouloir concilier éléments symphoniques et structures plus glaciales, voire True, risque de décevoir les amateurs des deux bords.
Enfin, cinq titres pour un premier album, c’est un peu court mais l’auditeur a tout de même le sentiment que le groupe a dit ce qu’il avait à dire. Y a-t-il dès lors matière à un second album ? L’avenir nous le dira.