Encore un groupe influencé par SOILWORK et ARCH ENEMY ? Eh oui, c’est dans l’air, on ne peut plus y couper, ce style est désormais bien établi, avec une pléthore de groupe pour le représenter. CHAIN COLLECTOR rentre parfaitement dans le cadre, au point de ne pas se démarquer de ses nombreux confrères. Revenons un peu sur le groupe en lui-même. Les norvégiens ne sont pas nés de la dernière pluie. Parmi les membres du line-up, on note la présence de Goran Bomann et d’Anders Kobro, tous deux membres du groupe de True Black j’ai nommé CARPATHIAN FOREST. On est loin de l’esprit True Metal avec du Screaming ? Malheureusement nous n’aurons droit à aucune influence Black pour teinter The Masquerade d’une touche d’originalité. Seul l’artwork surprend un peu. Ayant décidé que la tête du pape n’avait pas sa place au sommet de son corps, elle se retrouve au bout d’une pique à brochette. Tant qu’à faire, un barbu a retrouvé la coiffe du représentant et s’est bricolé un sceptre avec un serpent, qui doit se dire que la posture est bien inconfortable.
« Hierarchy of Murder » donne un bon élan au CD, avec ses rythmiques très sympathiques, un chant alterné clair/hurlé. « Neverwhere » ne manque pas non plus d’intérêt. Après les choses se gâtent, la musique est toujours dans le style, la batterie donne un bon tempo, mais… Il manque quelque chose. Tout d’abord un peu de puissance dans la production, notamment les voix, qui auraient gagné à être mises plus en avant. On entend parfaitement que les vocaux sont bien rocailleux, mais on aurait aimé qu’ils prennent plus de place dans l’espace sonore. Le résultat global accuse d’un manque d’énergie, notre écoute se lasse rapidement.
CHAIN COLLECTOR a sorti ici un album dont il est difficile d’apprécier le contenu à sa juste valeur. Evidemment les mélodies sont bien senties, les rythmiques donnent envie de faire fonctionner ses cervicales. Pourtant les défauts et manques de l’album se font plus percutants, car l’attention ne trouve aucun élément surprenant sur lequel se focaliser. Ainsi « Crucifixion », au lieu d’apporter un peu de calme au milieu de l’écoute, nous énerve par sa naïveté.
N’allez pas croire que The Masquerade est un mauvais album. Il procure un bon moment, distrait et vous chanterez les refrains en cœur. Mais c’est tout, et c’est un peu décevant que de voir des musiciens aguerris tomber dans tant de clichés.