WINGER (usa) - Le Batofar à Paris (24/11/09)
Groupes Présents au concert : MARKONEE (USA), WINGER (USA)
Date du Concert : vendredi 20 novembre 2009
Lieu du Concert : Le Batofar (Paris, France)
Deuxième concert en deux semaines au Batofar, et je dois avouer que j’aime vraiment beaucoup cette salle ! Un rapide coup d’œil (enfin rapide, arrivé à 19h, entré à 20h25, j’ai eu le temps de scruter l’horizon, mais comme l’a si bien dit Roger, « Au moins, il pleut pas ! ») pour prendre la température côté public, et là aussi la météo est plus que clémente, toutes les tranches d’âge sont représentées, de 15 à 50 ans, et surtout, les gens sont présents, malgré mes craintes de concert un mardi…
Une fois à l’intérieur, on sent une attente extraordinaire dans la salle, personne au bar, tout le monde sur les starting blocks, et ce, bien avant l’arrivée de la première partie !
Alors, quel fut le hors d’œuvre ce soir là ? Car pour introduire un groupe comme WINGER, pas question de se la jouer second couteau sous peine de se voir inonder de canettes made in Paris, et Dieu sait si Paris peut être cruelle quand elle n’est pas contente !
Il faut que j’admette que jusqu’à hier, j’ignorais jusqu’à l’existence même du groupe MARKONEE. Certes, ça ne m’empêchait pas de dormir, mais je ne regrette pas de les avoir vus on stage !
Alors bien sur, leur musique reste du Hard Rock carré, mélodique, puissant et très traditionnel, dans la veine d’un David Lee Roth, JUNKYARD avec une touche de AC/DC versus BACKYARD BABIES, donc rien de fondamentalement renversant au niveau de l’inspiration, mais ils ont vraiment une pêche d’enfer, un sens du riff efficace, et un frontman dont le ramage vaut bien le plumage ! Ajoutez à cela un batteur droitier jouant sur une batterie de gaucher (et croyez moi, c’est pas si simple !) avec une technique et une puissance impressionnantes, et un guitariste furieux, et vous avez la recette d’une ouverture réussie, qui ne lasse personne !
Mais malgré l’accueil enthousiaste, nous savons tous pourquoi nous sommes là, et la raison de notre présence arrive sur scène avec une décontraction qui aurait rendu feu Frank Sinatra vert de jalousie !
J’avais des craintes, c’est un fait. Se voir refuser une interview par le grand Kip (WINGER) sous prétexte de préserver sa voix, ça ne rassure pas. Alors le voir débouler quasi hilare avec un Reb BEACH encore plus plié, ça calme d’autant plus. Et dès qu’il balance la sauce sur « Pull Me Under » du dernier et phénoménal album Karma, le public rentre en transe…Et si en plus, je vous dis qu’il continue en appuyant sur le champignon avec un « Blind Revolution Mad » de derrière les fagots, vous aurez derechef pigé que le set commença sous les meilleures auspices ! « Easy Come, Easy Go » achève de dissiper les 100 grammes de doutes des sceptiques indécrottables, et admettons le, ce concert aurait pu avoir lieu il y a 20 ans, il n’aurait pas été plus crédible !
« Stone Cold Killer », le brûlot carrément Heavy du dernier effort du gang enfonce un peu plus le clou, avant que « Down Incognito » extrait du non moins Heavy Pull ne brûle les oreilles déjà bien chauffées des premiers rangs.
Petit intermède au clavier pour calmer la fournaise, avec en appui à la basse JJ de MARKONEE, et « Miles Away » suivie de « Rainbow In The Rose » nous enchantent comme à la grande époque ou Kip et sa bande affolaient les hordes de midinettes américaines…Et une fois de plus, la voix de M. Winger nous affole les sens par son feeling, sa profondeur et sa sincérité…
Cela dit, pas le temps de se laisser aller à la nostalgie, car « Deal With The Devil » a tôt fait de nous réveiller avant le solo furieux de M.Beach, toujours aussi expansif, mais qui a tendance à un peu trop se reposer sur le tapping, un peu comme Eddie dans les années 80. Mais que voulez vous, il a l’attitude, alors on pardonne !
Après un « You Are The Saints, I Am The Sinner » endiablé, c’est cette fois ci Rod qui se fend d’un solo de batterie court, concis, et qui permet aux plus jeunes de constater qu’il a largement sa place au panthéon des grands batteurs !
Un autre intermède au clavier, dernière accalmie avant la furie finale, et nous voila face à Kip et Reb, complètement hilares qui se balancent des vannes avant d’entamer un « Seventeen » que tout le monde attendait depuis un bon moment, et qui se transforme même dans un moment de lucidité temporelle en « I’m only 35 »…C’est vous dire si le groupe est à l’aise et a compris depuis longtemps que le public était entièrement acquis à sa cause ! Une éclipse de scène très rapide avant un rappel atomique, avec en ligne de mire « Madalaine » et son cortège de souvenirs d’adolescence…
L’atmosphère est moite, et c’est le moment que choisit Kip, pour nous dire qu’il ne s’agit pas d’un rappel classique, mais d’une fête…Que veut-il donc dire par là ???
Et là…une surprise, que dis-je, une féerie, un enchantement, car le leader nous annonce qu’une ancienne amie et collègue avec qui il avait gravé un duo torride dans les années 90 va se joindre à lui pour finir le concert…Et notre belle FIONA, que l’on avait découverte au travers d’albums comme Fiona ou encore Heart Like A Gun arpente soudain les quelques marches qui mènent à la scène pour entonner un « Helter Skelter » totalement Hard-Rock, et un « Honky Tonk Woman » des STONES assez déjanté…
Un final à la hauteur d’un show qui n’a pas été mené à l’économie, et alors que la sono de la salle retentit et sonne le glas d’une soirée inoubliable, les étoiles brillent encore dans les yeux des quelques fans qui sont encore présents…dont je fais partie…
Et après une petite demie heure, Reb et Kip refont une apparition pour signer tout ce que l’on peut leur tendre et pour poser pour tous les appareils qui crépitent…Et avec une gentillesse, une patience infinie, ils parlent avec nous, nous serrent la main avec le sourire…
Je sais, ça peut faire groupie à la con, ou paraître ridicule, mais je vous jure que ce genre de choses peuvent rendre heureux un vieux con de 38 ans qui s’aperçoit que là est son univers…
Et alors que je repartais pour essayer de ne pas rater le dernier métro et rejoindre ma belle à la maison, j’ai senti en marchant une goutte perler sur ma joue, alors qu’il ne pleuvait pas…
Et je peux vous jurer que lorsque je me suis aperçu que je pleurais de joie, je me suis senti vraiment bizarre…
C’est ça la musique parfois, quand on se rend compte que c’est toute sa vie…et qu’on tombe sur des groupes comme WINGER qui vous permettent un instant de croire que vous n’avez pas vieilli…
Ajouté : Mardi 01 Décembre 2009 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Winger website Hits: 21686
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