Mais qui se cache derrière HEAVY HEAVY LOW LOW ? Et bien un jeune groupe de Californiens avides de compositions déstructurées au possible ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué serait leur leitmotiv ! Introduisant facétieusement Hardcore, Rock, Death, Jazz et ambiances groovy, leur récente signature chez le label qui monte Ferret Music leur a offert l’espoir et la possibilité de concrétiser leur rêve avec ce premier opus Everything's watched, everyones's watching. Onze titres pour vingt minutes de Hardcore chaotique désorganisés et aux sonorités biscornues. Le nom du combo ricain annonce déjà la couleur des compositions : lourdes, lourdes, lentes, lentes… Ils ne pouvaient faire plus élémentaire !
Techniquement au-dessus du lot des groupes de Hardcore de base (y’a pas de mal !), les fantaisistes de Californie sont de véritables partisans des cassures rythmiques et de breaks à tout va, la lourdeur des compositions est de ce fait assez déconcertante eu égard à ces arrangements aux continuelles césures. Friands de structures rythmiques souvent complexes, d’une violence exacerbée et de tempi très rapides alternant avec des plans tantôt groovy tantôt jazzy, le quintet doté d’un doctorat de mathématiques appliqué semble s’épanouir dans ce que l’on appelle de nos jours le Mathcore. Si dans un souci de comparaison, on pourrait par exemple rapprocher sensiblement le groupe américain à des formations comme DILLINGER ESCAPE PLAN ou PSYOPUS, on aurait presque l’impression que les californiens ont fait exprès de faire ce type d’album pour attirer une attention toute particulière sur cet opus. Ils ont voulu se faire remarquer et Ferret Music les y a bien aidé en leur mettant le pied à l’étrier et placer une barre vraiment trop haute pour eux ! Pas facile de décoder leur univers musical.
Ainsi il est quasiment impossible de mémoriser un quelconque titre et le problème à force est que l’on fini par décrocher. Autant la première écoute peut sembler surprenante, autant la seconde l’est déjà beaucoup moins et perd de sa force de persuasion. A trop vouloir en faire, HEAVY HEAVY LOW LOW finit par forcer son talent et aboutit à créer des morceaux trop poussifs et trop ambigus pour le commun des mortels. Sur les onze titres pour seulement vingt minutes, aucun ne se détache du lot. On ne pourra pas leur reprocher d’avoir réalisé un album trop cohérent et compact mais ne doutons pas que ce premier opus de HEAVY HEAVY LOW LOW saura trouver ses inconditionnels et se faire une place dans l’univers du Metal.
Pour résumer, si vous adhérez aux jeux d’échecs ou au sudoku, cet album est pour vous ! Les autres, il ne vous reste plus qu’à vous procurer le bouquin les Maths pour les Nuls pour tenter de décoder ce genre de groupe féru de tortures rythmiques…