HACRIDE est un groupe de Death Metal technique et avant-gardiste Français originaire de Poitiers existant depuis seulement quatre ans. Très tôt influencés par des groupes à la frontière du Death Metal tels que MESHUGGAH ou STRAPPING YOUNG LAD, les poitevins n’ont rien perdu de leurs geysers musicaux, si bien qu’après un premier opus Deviant Current Signal plus que prometteur et chaleureusement accueilli par la critique, le groupe apporte au sein du label Listenable Records son deuxième effort, Amoeba. Le groupe s’est enfermé quatre mois en studio pour nous pondre ce nouveau monstre dépositaire d’un résultat tout à fait probant et captivant et ce sur plusieurs points. Un album à la fois progressif, extrême et ouvert d’esprit. Production massive, lignes vocales vigoureuses, posées et pour une fois inspirées, polyrythmies hispanisantes, syncopes en tous genre, rythmes ternaires, ambiances lunaires, le tout servi par une production à la hauteur de la prestation du quartet hexagonal. Style à la fois violent et mélodique, technique et décalé. Jugez plutôt: une entrée en matière tonitruante avec le titre « Perturbed », morceau qui nous perturbe, c’est le cas de le dire, de par sa puissance de feu primaire et liminaire. Arrive ensuite le titre « Fate » et son intro hispanisante suivi d’une rythmique Grind bien sentie : décapant et ingénieux, juxtapositions de riffs à la lourdeur calibrée et de passages d’arpèges. Ce titre est par la suite appuyé par « Vision Of Hate », morceau de Thrash Death rageur et entraînant.
Le morceau qui vient, « Zambra », consiste en une reprise hallucinante d’OJOS DE BRUJO avec la participation de ces musiciens espagnols de Flamenco. Un des moments forts de l’album. Lunaire et dansant… de plus le mariage du Metal extrême avec la langue de Cervantès est assez exotique et inhabituel. Dans un tout autre registre, « Liquid », se prétend être un interlude planant qui arrive à point nommé avant que HACRIDE ne déchaîne à nouveau les enfers. De cette manière et avec le morceau Cycle, HACRIDE reprend un cycle fait de violence et de bastonnades de riffs, avec des titres comme le juste « Cycle » et « Deprived of Soul ». Des titres qui sont fait pour headbanguer. Les passages à consonance progressives se fondent dans le paysage des arrangements proposés par le quartet de musiciens. Le morceau « Strength » allie à la fois cette puissance de feu liée au Metal et ses ambiances et breaks torturés propre à l’Indus et au Progressif. Justement de progressif il en est question avec l’antépénultième morceau du méfait du Poitou, « Ultima Necat », second instrumental de la pièce. « On The Threshold of Death » clôt le débat proposé par le combo et ses passages vocaux et chœurs Néo Metal, qui avouons-le n’est pas coutume, sonnent de façon réussis et envoûtants.
Toujours co-produit par Franck Hueso à l’Autre Studio comme sur le précédent opus, on ne change pas une équipe qui gagne, le groupe français s’affirme comme une valeur montante de la scène Française. Une bonne cueillette innovante que ce second album de HACRIDE en ce début d’année 2007 très peu fourni questions nouveautés vraiment intéressantes. Une bonne pioche par les temps qui courent. Pas foncièrement féru de groupes comme MESHUGGAH ou SYL, force est de constater que Amoeba de HACRIDE remporte la majorité de mes suffrages sur ce coup là. Chaudement recommandé.