La fresque musicale qu’est ce Words Untold & Dreams Unlived commence par des claviers orientaux suivi d’un mur de guitares punchy et lourdes qui vient frapper l’auditeur, avant que les claviers ne reprennent le dessus, éléments Prog et Metal finissant par se mêler l’un à l’autre dans une danse sensuelle et profondément mélodique. C’est un fait : SERENITY, à l’image de la cover, a de la classe. On pense ici à VANDEN PLAS, KAMELOT, voire DREAM THEATER… que du bon donc. Dès le refrain de « Canopus 3 », l’auditeur sent qu’il a affaire à un candidat sérieux dans le genre. « Reduced To Nothingness », plus Power, confirme la première impression. C’est frais, c’est enjoué : SERENITY ne révolutionne pas le genre mais il fait preuve d’une maîtrise étonnante pour un premier album. Les Autrichiens évitent ainsi l’écueil de la démonstration – alors qu’à première vue, le guitariste Thomas Buchberger en a les moyens –, donnant toujours une place de choix aux mélodies et à l’émotion. Les titres avoisinent pour la plupart les six minutes, un juste compromis semble-t-il entre l’efficacité et la construction de combos fouillées et variées. Bénéficiant d’un batteur de qualité en la personne d’Andreas Schipflinger, SERENITY bâtit des structures qui sont tout sauf répétitives et linéaires. Ces variations de tempo fréquentes, soutenues par la justesse vocale de Georg Neuhauser, s’ajustent à la perfection avec l’étendue des émotions exprimées par Words Untold & Dreams Unlived, entre l’émotion toute en retenue des courtes instrumentales « Words Untold » et « Dreams Unlived » aux débordements orchestraux de « Engraved Within », en passant par les touches d’agressivité de « Reduced To Nothingness ».
Words Untold & Dreams Unlived nous touche car, en ne faisant jamais dans la surenchère, il sonne profondément humain : les membres de SERENITY ne cherchent pas à en mettre plein la vue (ou l’ouïe) à l’auditeur mais mettent tout en œuvre pour communiquer, intelligemment et émotionnellement, avec lui, mano a mano, et c’est tout à leur honneur.