Après deux bons albums nous ayant convaincu de prêter attention à RAZORBACK, c’est l’accident ! Ce que l’on sentait déjà poindre sur Criminal Justice se confirme : le guitariste et co-fondateur du groupe, Rolf Munkes essaie de passer en force. Il impose au groupe ses riffs franchement convenus et fait abstraction de l’extraordinaire potentiel du chanteur Stefan Berggren qui méritait sans doute des compositions moins basiques pour s’exprimer. Prenons par exemple « The Last Man Standing », qui est peut-être la meilleure illustration de ce contraste : Berggren fait une véritable démonstration de chant : des couplets puissants où il rivalise avec Ronnie James Dio (rien de moins) et un refrain davantage en émotion. Mais musicalement il faut s’avaler des riffs d’une pauvreté à pleurer. Le reste de l’album est à l’avenant : les guitares délivrent des accords qu’on a entendu mille fois, avec le gros son certes, mais la pilule reste dure à avaler. C'est du Heavy Metal vraiment basique, aussi finaud qu'une jubarte. Et pour la faire passer, ne compter pas sur le moindre arrangement, la moindre finesse. En force, on vous dit.
Du coup cet album - sans être une plantade complète - manque franchement d’intérêt. Et l’on sait, pour avoir écouté les précédents, que RAZORBACK est capable du meilleur, d’où la déception. L’arrivée du remarquable batteur Mike Terrana ne suffit pas à compenser les faiblesses de l’écriture.
Seule source de réjouissance, « Hero » se hisse au niveau des meilleurs morceaux du groupe. C’est une belle réussite qui contraste tellement avec le reste, que l’on enrage qu’un tel potentiel ne soit pas exploité.