Quand on a écumé les salles avec des groupes comme GOJIRA, LOFOFORA ou TAGADA JONES, on peut dire qu’on a une certaine bouteille. Et pourtant, H-TRAY n’est pas un groupe vraiment connu. Qu’à cela ne tienne, ils nous ont concocté une petite recette aux oignons pour changer cet état de fait. Parce qu’ils n’ambitionnent pas de rester à tourner dans les MJC de leur canton. Non ! Ils veulent bel et bien apporter leur musique à tous. Et qui pourrait le leur reprocher, surtout avec un pareil mastodonte. Voyez plutôt.
On se prend d’entrée de jeu un « Short Lived New Trend » dans les dents qui, avec sa rythmique carrée, sa batterie frénétique et son riff death par derrière ne laisse aucune seconde de répit et de doute. C’est sûr, on tient là un petit bijou à côté duquel il serait fort regrettable de passer. Et si doute il y a quand même, en plus de consulter votre médecin, il faut aller directement aux titres qui donnent son nom à l’album, « Distressing Report », parties 1 et 2. Si la première est une introduction instrumentale qui prend aux tripes et affirment sans honte le côté rythmique précis et destructeur du groupe, la seconde partie mettra tout le monde d’accord sur la puissance du combo et sa faculté à insuffler la rage par un chant enragé et engageant. « Behind Each Door » est l’archétype du morceau taillé pour le live avec une rythmique simple, saccadée, syncopée et qui déchire tout sur son passage, ne laissant personne debout.
Je suis un grand fan des groupes qui jouent sur la rythmique pure pour donner de la force et insuffler un esprit dans leurs morceaux. Avec H-TRAY, je suis vraiment servi. Bien sûr, il y a des passages de blast beat par-ci par-là, mais ce n’est pas la majorité. Et puis, cela aère un peu le tout. Vraiment, avec une section rythmique pareille, il serait vraiment dommage que le groupe n’arrive pas à percer. Surtout que ses compositions sont très bonnes, pas toutes des bombes, mais avec suffisamment de potentiel pour qu’on s’en souvienne.
Une mention particulière à Léa qui, derrière sa batterie, fait taire tous les cons machistes qui pensent qu’une femme ne pourra jamais tenir la distance derrière des fûts dans ce genre de musique.