Moons And Mushrooms : un titre d’album approprié pour un groupe qui se revendique de PINK FLOYD et de BLACK SABBATH, une époque où l’acide et autres substances illicites entraient dans le processus créatif et n’étaient pas considérés comme des produits corrosifs (encore que, quand on voit l’état d’Ozzy aujourd'hui…).
Pour cette septième réalisation, les Suédois ont décidé pour l’occasion de mettre les guitares en avant avec, au final, un rendu plus Heavy et l’intégration définitive du gratteux Magnus Sahlgren, compagnon de route de LAKE OF TEARS depuis près de dix ans tout de même.
Si la tonalité principale de Moons And Mushrooms est la mélancolie – on fait du Gothique ou on n’en fait pas –, celle-ci apparaît plus comme la résultante d’une esthétique, d’une mélodie, que le reflet d’un état d’esprit.
Le penchant Heavy se dévoile dès « Last Purple Sky », avec un style à la croisée entre PARADISE LOST et METALLICA (dont l’influence sera plus patente sur des titres comme « You Better Breathe While There’s Still Time » ou « Children Of The Grey », avec quelques riffs locomotive à la BLACK SABBATH). La voix de Daniel Brennare, aux intonations parfois proches de celles de Billy Corgan (SMASHING PUMPKINS) ancre également LAKE OF TEARS dans une approche plus Rock, voire Pop. D’ailleurs, si des riffs Metal sont bien présents sur cet album, il y a, ici et là, une arabesque d’éléments aériens qui donne des allures d’aurore boréale (vue ou fantasmée ?) au paysage crépusculaire de la pochette de Moons And Mushrooms. Il y a ces claviers parsemés, éthérés, parfois New Wave (« Island Earth », « Waiting Counting », « Planet Of The Penguins »), ces riffs, comme suspendus, à peine effleurés (« You Better Breathe While There’s Still Time », « Head On Phantom ») ou encore l’orgue Hammond (« Like A Leaf »)… Ajouter à cela des solos pas piqués des hannetons et en quarante minutes à peine, LAKE OF TEARS offre à l’auditeur tout ce qu’il souhaite entendre : de la bonne musique rafraîchissante.