En lisant la bio disponible sur leur site officiel, on se dit que la formation danoise a au moins le mérite de ne pas craindre d'être considérée comme une bande de losers. Non pas de ceux qui manquent d'ambition, mais de ceux contre qui le sort semble s'acharner avec perversité. Des changements de line-up incessants leur ont valu de sortir des albums dans des conditions pas toujours évidentes et d'être lâchés par leur premier label, Noise Records. Cinq ans se sont écoulés entre On The Edge et Revenge, sorti l'année dernière. IRON FIRE a décidé cette fois-ci de ne pas laisser au temps la possibilité de lui jouer de mauvais tours et sort d'ores et déjà un successeur à Revenge avec Blade Of Triumph. Les vicissitudes du destin ont parfois pour conséquence d’apporter une touche plus enragée ou plus sombre à la musique. Chez IRON FIRE, toutes ces péripéties ne semblent pas avoir entachées leur optimisme et croire à ce point en sa musique relève d’une bravoure dont seraient fiers les guerriers dont les membres de IRON FIRE se veulent les hagiographes. Les titres sont plutôt bien construits mais ils manquent indéniablement de cette énergie communicative et de ces moments catchy qui font la force du Power. La mise en avant de la voix de Steene n’aide pas car les textes tournent vite à la caricature. IRON FIRE pourrait faire illusion dans un concert en première partie et parviendrait sans peine à s’attirer la sympathie du public avec des morceaux comme le véloce « Bridges Will Burn », la ballade « Legend Of The Magic Sword » ou encore « Steel Invaders » avec son refrain : « Raise The Metal Fist In The Air » (je vous avais prévenus…), mais sur la durée, l’ennui nous guette. A l'image des influences revendiquées, MANOWAR et HAMMERFALL en tête, IRON FIRE n'apporte plus véritablement de sang neuf à la scène, même s'il ne s'agit là que de leur quatrième album. Mais peut-être est-ce l'apanage de tout un genre, le Power, qui peine à se renouveler. Certains médisants diront que cela ne date pas d'hier...