Une chose est certaine quand on est un jeune groupe, il ne faut surtout pas parler de ses influences musicales. Parce que si vous le faites, et qu’une seule de vos notes ne ressemble un tant soit peu aux groupes cités, on va parler de vous comme de viles copieurs sans aucun talent ni âme. C’est ainsi qu’on parle DJABAH en tant que de pâles copies de leur groupe fétiche : GOJIRA. Alors, oui, bien sûr, il y a des accents de GOJIRA dedans, c’est indéniable, mais il y a aussi la voix (et la voie) propre de DJABAH. Elle se retrouve dans des morceaux courts et pas particulièrement alambiqués, même si les riffs, eux, peuvent l’être. Elle se retrouve dans les deux voix qui se mêlent et se complètent. Elle se retrouve aussi dans le côté tribal qui en ressort, bien plus fort que tout ce qu’à pu faire GOJIRA. Et ceci est accentué par les langues dans lesquelles sont composées les chansons. Parce que DJABAH va au bout des choses. Et comme l’album parle de la traite des esclaves en Afrique de l’Ouest, les chansons sont majoritairement composées en Fon et en Yorouba, respectivement des langues du Bénin et du Niger. Pour ceux qui recherchent des accents tribaux dans une musique, rien de mieux que des langues qui ne nous sont pas communes et qui portent encore en elle toute la souffrance de leur peuple. Attention, que ceux qui ont peur se rassurent, c’est bien du Death qui est produit dans vos oreilles. Seulement, un Death différent, comme peut l’être celui de vous-savez-qui et comme pouvait l’être celui de SUPURATION à une époque. Mais ça vaut le coup. Vous ne pourrez être déçus par des morceaux comme « Danhomé », « Sept fois le tour de l’arbre » ou encore « Kpengla ». En tous cas, vous ne resterez pas indifférents.
Nous gratifiant d’un très bon premier album, on ne peut que rêver à ce que sera la suite pour ce groupe. Espérons qu’elle sera aussi bonne que ceux-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.