Y a-t-il des fans de Johnny dans la salle ? Oui ? Bon, vous pouvez dégager alors. Parce qu’on va parler de rock’n’roll ici, pas de variétoche. Du rock’n’roll qui sent le cambouis, la barbe de trois jours et le jean qui pue et qui tient debout tout seul quand on le lâche. Du rock’n’roll acide qui est là pour foutre les boules et donner des coups de pieds là où on n’aime pas ça, là où ça fait mal, là où ça dérange. Les SUPERSUCKERS ne sont pas les autoproclamés « greatest rock-n-roll band in the world » pour rien bordel !
Ça commence par du mid tempo tranquille et d’une simplicité enfantine. On sent les accents bluesy derrière. Sympa comme entré en matière. Puis on va trouver une sorte de ballade country qui fera sûrement plaisir au moins énergique. « Il Like It All, Man » fait plus dans le rock endiablé qui fait bouger les hanches. Un truc à se démettre quelque chose et à finir alité comme un con. Bref, les gusses vont puiser aux racines de ce qui a fait le roch pour faire entendre leur musique. Du moment que ça sonne et que ça leur plait, c’est tout bon pour eux. Bien sûr, on aurait pu penser à quelque chose de plus pêchu, de plus violent, mais à quoi bon pour eux ? Ce qui compte, ce sont les tripes que tu es capable de mettre sur la table en sachant que tu pourras peut-être ne pas les récupérer. Ce qui compte, c’est de faire la musique qui leur plait, sans contraintes. N’est-ce pas pour ça qu’ils ont monté leur label, Mid-Fi, filiale de Supersuckers Industries (nan, c’est pas des blagues !).
Moi qui ne suis pas un fan de ce genre de musique, mais vraiment pas, je me suis surpris à prendre plaisir à réécouter les morceaux. Ok, ça ne sera jamais mon disque de chevet et je ne passerai pas des heures le CD en boucle, mais il y a quelque chose de sincère, de véridique, dans leur musique qui interpelle, même les plus réticents.
Par contre, encore une fois, il faut être amateur de rock’n’roll pour ça, pas de ces artistes qui ont vendus leur âme aux diables pognon et facilité il y a tellement longtemps.