Il aura fallu trois ans pour que l'album des Slovaques vienne à nous. Avec l'Union Européenne, la libre circulation des marchandises est donc en bonne marche et il faudra probablement attendre moins longtemps pour être frappé par le prochain AHUMADO GRANUJO. Est-ce plutôt une bonne nouvelle ? A l'heure où certains parlent d'immigration choisie, je pense que plus n'est pas forcément mieux. Le marché du Metal est déjà bien riche : il arrive un moment où il faut se montrer un peu sélectif sous peine d'être noyé sous des productions qui manquent franchement d'intérêt. Chemical Holocaust appartient vraisemblablement à cette catégorie. La musique du combo est présentée comme du Grind mais autant dire que l'on est à mille lieux de groupes comme CEPHALIC CARNAGE. Les vingt compos qui constituent Chemical Holocaust sont à réserver à ceux qui aiment la violence des beats plus qu'aux musicophiles, car s'il s'agit bien de Grind, celui-ci se révèle assez binaire avec en outre un chant totalement trafiqué : même une truie génétiquement modifiée n'y reconnaîtrait pas ses petits. L'originalité de AHUMADO GRANUJO consiste à mélanger de nombreux éléments Techno / Trans à sa musique mais à un point tel que la confusion finit par régner dans l'esprit de l'auditeur. Les amis poètes qui nous lisent préféreront à n'en pas douter la poésie de « Détends ton prépuce avec un abat-jour, ça fera une parabole » des Français de GRONIBARD à la vulgarité d'un « Killing Anus », reprise des Allemands de COCK AND BALL TORTURE. AHUMADO GRANUJOA fait ensuite un choix risqué en reprenant KRISIUN, car l'on est rapidement tenté d'écouter l'original et de mettre le cd de AHUMADO GRANUJO de côté. Alors, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, laissons Chemical Holocaust et des morceaux comme « Sandokal » et « ss3x » aux raveurs shootés aux amphéts et parlons musique.