Vous êtes nostalgiques de l'aura blasphématoire qui régnait sur les années 1980, de l'époque où les Death métalleux portaient encore du cuir et des pointes et ne se lavaient pas forcément les cheveux tous les jours ? Alors HEADHUNTER D.C. est probablement fait pour vous. Il faut dire aussi que la formation existe depuis 1987 ! Tout commence par « Dysangelium » sur fond de nappes de clavier et d'acclamation d’une foule de fidèles avant que Sergio Borges, le hurleur de service, ne scande : « God Is Dead ». HEADHUNTER D.C. pratique un Brutal Death Metal old school, certes, mais avec une production moderne, qui n'enlève rien à l'atmosphère qui se dégage de cette galette et met bien en valeur le travail réalisé par chacun... Les Brésiliens n'inventent rien mais telle n'est pas leur prétention et God's Spreading Cancer fait plaisir à entendre. Outre DEICIDE, POSSESSED, HEADHUNTER D.C. évoque aussi des grands noms du Thrash, et en premier lieu SLAYER, période Hell Awaits mais aussi VENOM. Sur God's Spreading Cancer, blasts furieuxs et passages groovy, agrémentés de solos bien sentis, se côtoient pour entretenir la flamme impie. Tout ici n'est pas affaire de technique mais d'efficacité : HEADHUNTER D.C. reste fidèle à une époque où les groupes ne se préoccupaient pas des moindres détails, mais cherchaient à s'exprimer avec spontanéité et énergie. Une spontanéité ne rimant pour autant avec simplicité, car riffs et solos sont bien pensés. En outre, les grunts laissent parfois la place à des vocaux teintés de Black, voire narrés, ce qui, ajoutés à une utilisation parcimonieuse de samples, tend à donner à l'ensemble une cohésion et un côté théâtral appréciable : ainsi, les chants grégoriens sur le titre éponyme nous donnent véritablement l'impression d'assister à la naissance de la Bête... Faire écouter God's Spreading Cancer à Lynda Blair, c'est la bave aux lèvres garantie. C'est dire que ce quatrième album de HEADHUNTER D.C. est à posséder par tout amateur de Death old school. Quant à se le procurer, c'est une toute autre histoire : l'appel est lancé aux distributeurs...