A la première écoute du premier album de ce combo australien, on se dit que tout cela est quand même assez mollasson. Puis, une deuxième écoute passe par là et, finalement, ce n’est plus si mollasson que ça. En tous cas, pas dans la composition des morceaux. Après, la production a certainement atténué certains passages pour que cela rende quelque chose de moins agressif et de plus senti. Quelque chose qui fera qu’un public plus large pourra venir s’intéresser à ce groupe très prometteur. Parce que KARNIVOOL fait clairement parti de cette vague de Metal qui, si elle est bien distribuée, peut devenir la coqueluche des masses.
Ceci est dû en grande partie au chant de Ian Kenny. Jamais trop agressive, elle survole la musique tout en douceur et en subtilité. Ceux qui veulent écouter de la bonne beuglante feraient mieux de passer leur chemin, parce qu’ils n’en trouveront pas ici. A la première écoute, je m’étais dit que KARNIVOOL pourrait même être le pendant masculin de EVANESCENCE, un côté progressif en plus. Parce qu’on est en plein dans les ambiances langoureuses, planantes et mélancoliques à souhait. De quoi contenter les esprits malheureux en recherche d’une musique compatissante.
Mais KARNIVOOL ne s’arrête pas là puisqu’ils savent aussi se faire violence quand ils le souhaitent. Mais cela se fait sans Ian, comme sur l’instrumentale « Scarabs ». Ils partent parfois dans des univers plus groovy, comme sur « Roquefort ». Vraiment sympa pour qui sait apprécier les mélanges de goûts.
Au final, ce Themata est une belle réussite pour un premier album. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire est un manque d’identité affirmé, mais ce n’est pas une chose évidente quand on essaye de ne pas se cantonner à un style en particulier. Mais le potentiel et la talent sont vraiment là pour faire un deuxième album qui déchirera tout. Du moins, c’est tout le mal que je leur souhaite.