Au simple visu de la pochette de Militant Mother de NIKKI PUPPET, on était en droit de craindre le pire. Tenue militaire, moue lippue et agressive, soutif en avant, le cliché vivant laissait augurer d’un genre de Pamela Anderson du Metal. Heureusement, il n’en est rien. Certes la donzelle ne chantera jamais à la Scala, mais ça n’est pas son but. Sa voix justement offre plusieurs facettes loin d’être inintéressantes, à la fois rauque, cajoleuse, revendicatrice, interprétant des textes, qui, s’il sont légèrement emprunts de la naïveté qui caractérisait les groupes allemands des années 80, sont scandés avec conviction.
La musique qui les accompagne n’a rien de révolutionnaire je vous le concède, mais les musiciens sont carrés et servent parfaitement d’écrin à la voix de Nikki. Un Heavy remis au goût du jour, avec de fortes réminiscences germaniques fin 80’s, le tout servi par une production tout à fait honnête. Les hymnes ne manquent pas, sans que l’ensemble ne sonne comme la BO de la fête de la bière, avec ce petit je-ne-sais-quoi de subtilité qui lui permet d’échapper à la vulgarité.
Je citerai pêle-mêle quelques morceaux qui méritent l’attention, l’opening track, « Lost In Time » très énergique, « Open Up Your Mind », ses petites touches de synthé et son refrain qui tue, « Words », la meilleure pièce selon moi, avec un chorus taillé pour les charts allemands, « Turning In Circles » ou Nikki se fait plus douce, ou encore « Paltry » et son beat technoïde, et le morceau de fin, « I Don’t Know », pilier heavy et clôture de rêve.
Non, je ne vois pas grand-chose de négatif à dire sur Militant Mother, mis à part sa pochette, à moins qu’elle ne relève du second degré. Mention bien donc, et pour ceux tentés d’acheter le produit à cause de sa sémillante couverture, passez votre chemin sales voyeurs. Nikki est la pour chanter, pas pour se faire reluquer. Vous en avez légion qui sont là pour ça…