Dans les années 80, un groupe décida de faire de la musique, mais sans savoir vraiment en faire (ah, la grande époque punk où c’était encore possible tout ça). Au fur et à mesure, ils devinrent connus pour leurs shows où le mot d’ordre était de faire n’importe quoi. Ils furent aussi connus pour le nombre de membres qui passèrent dans leurs rangs (204 au total !). GREEN JELLŸ réussit à faire d’un grand n’importe quoi anarchique un grand n’importe quoi qui plait et qui se vend. Comment ? Cela restera toujours un mystère, mais en tout cas, ils accouchèrent de ce Cereal Killer Soundtrack, un vrai moment de bonheur. Euh, pourquoi Soundtrack, monsieur ? Parce que ce sont les musiques d’un ensemble de vidéos encore plus débiles que les morceaux qui sorti un peu avant.
Alors, est-ce que vous avez déjà vue une vache géante qui hurle dans un micro et devant qui les gens s’agenouillent en signe de soumission ? Est-ce que vous avez déjà vu une merde géante sur scène ? Est-ce que vous avez déjà vu les trois petits cochons complètement défoncés ? Non ? Alors, c’est que vous ne connaissez pas l’univers de GREEN JELLŸ. Avec beaucoup d’humour, ils ont concocté un album de Heavy qui ne casse pas des briques, mais dont l’univers le fait quand même adorer. Qui oserait encore aujourd’hui faire des paroles dans les genre : « Come On, Come On… Shit » avec un grand ouf de soulagement ? Désolé, mais « Misadventures Of Shitman » me fait mourir de rire. Et encore, il faut voir la vidéo qui est vraiment à pleurer. Et puis, la revisite des trois petits cochons version hollywoodienne est un pur moment de plaisir. La musique est déjà sympa, mais le clip, avec le petit cochon aux yeux explosés au chichon et Rambo qui arrive sur la fin pour pêter la gueule au grand méchant loup, ça vaut le détour. « Trippin’ On XTC » est clairement une parodie des RED HOT CHILI PEPPERS avec une pointe de ALICE IN CHAINS (« Hey, Jesus Christ, Hey, He Is Nice »).
À force de vouloir se marrer, GREEN JELLŸ s’est pris un certain nombre de procès dans la tronche. Dont un par METALLICA, parce qu’ils avaient repris le riff de « Enter Sandman » sur le morceau « Electric Harley House (Of Love) ». Alors, une autre version coupée a été faite, mais elle n’est pas bien. Juste coupée. Vraiment, y avait pas de quoi leur prendre la tête aux JELLŸ. Mais bon, quand on est tellement attiré par la tune, faut pas s’étonner non plus.
Il est difficile de parler de cet album sans parler des vidéos qui vont avec (vous l’aurez compris). Je ne peux donc que vous conseiller de vous la procurer en même temps, si toutefois vous la trouvez. C’est un bon investissement et une bonne poilade qui vous attend.
C’est avec nostalgie que je vous en parle, parce que des groupes comme ça faisaient un bien fou à l’univers du Metal, qui se prend parfois tellement au sérieux.