J’attendais de voir depuis longtemps si un combo allait me réconcilier avec le Metal-core, genre que j’aime à étriller depuis le début de ma contribution aux chroniques de MI. Si ce n’est encore chose faite, c’est en tout cas en bonne voie. Grâce à INSENSE, groupe qui a enfin compris que rien ne sert d’assommer pendant 50 minutes avec la même massue, surtout si l’auditeur est dans les vaps depuis le premier coup asséné.
Avec ce savant mélange de vocaux écorchés, de rythmique lourde comme une enclume, et de riffs graves mais posés et intelligents, INSENSE fait parler la poudre et la distille comme un sniper isolé sur vos enceintes.
Sachant quand il le faut accélérer la cadence, comme sur « The Worst Is Yet To Come », nous remémorant aux meilleures heures de THE HAUNTED, ils ne négligent pas pour autant les ambiances feutrées, voire menaçantes, tel le quasi instrumental « Yearning ».
La haine explose parfois sur des tempos quasiment grind, comme en témoigne le bien nommé « 175.000 » (est-ce le nombre de BPM ?), ou le chanteur ferait presque passer le Dieu Barney pour un vulgaire joueur de viole de gambe. « A Silent Epidemic », ne fait rien pour calmer le propos, l’envenimant même plutôt. Et le tour de force de génie de INSENSE, c’est d’arriver à faire passer la pilule comme si de rien n’était, de ne pas nous balancer une succession d’uppercuts dans la face sans s’arrêter, si ce n’est lorsque le visage adverse n’est plus qu’un amas de chairs.
La mélodie n’est pourtant pas absente loin de là, mais pour une fois, elle n’est pas servie sur un tapis d’accords en son clair maintes et maintes fois rebattus.
Non, on pourrait à la rigueur assimiler INSENSE à un KILLSWITCH ENGAGE survitaminé, ou à un combat de titan entre un SEPULTURA période Chaos AD et un CREED en très grande forme.
Pour un troisième album, la corde est franchie avec de bonnes longueurs d’avance, et le championnat du monde ne saurait trop tarder en cas de progression.