SODOM (de) - The Final Sign Of Evil (2007)
Label : SPV / Wagram
Sortie du Scud : 1er octobre 2007
Pays : Allemagne
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 50 Mins
« J’suis pas encore mort !! » gueulait l’écossais. C’est clair qu’encore valide, il n’avait pas envie qu’on l’enterre prématurément. Il voulait bien sur qu’on se rappelle de lui pour ses meilleures histoires, ses premiers méfaits, commis dans une prime jeunesse que le temps lui avait volé sans scrupules. Les rides plein la gueule, le passé comme bagage, il s’apprête quand même a faire son dernier baroud d’honneur. Le casque rutilant, la lance affûtée, prêt à faire gicler le sang. Le combat va être rude, mais il ira jusqu’au bout, quitte à finir la tête en moins, perchée au bout d’une hallebarde ennemie. Et c’est malheureusement ce qui lui arriva…
Cette histoire, pure fiction sortie d’un cerveau dérangé, pourrait sans peine s’appliquer à SODOM. De groupe maudit vilipendé par les critiques, mis plus bas que terre, au statut de leader du thrash allemand, avant de tomber dans le mainstream du brutal pour finalement devenir un pièce de collection, SODOM aura connu tous les cas de figure possibles. Il faut dire que leur carrière n’a pas débuté hier, mais bien il y a 25 ans, un quart de siècle passé à défendre les vertus d’une musique drue, trapue, sans fioriture superflue. Et même si l’on assiste impassibles à une revue de détail à chaque sortie d’album de leurs recettes déjà éculées depuis la fin des 80’s, on ne peut qu’éprouver de la sympathie pour Tom ANGELRIPPER, son acharnement, et son dévouement à un style obsolète, mais qui nous tient au chaud pour l’hiver. Seulement, si l’on est prêts à pardonner quelques erreurs de parcours, et un certain penchant pour le pilotage automatique sur les dernières créations, il est un moment où la compassion le cède à l’ulcération.
D’où vient cette tendance ridicule de vouloir faire renaître une flamme qui s’est consumée depuis longtemps, et qui, de plus, n’a jamais vraiment brillé ? A l’instar de DESTRUCTION et de son « Thrash Anthems » de sinistre mémoire, Tom ressuscite le SODOM des grands jours, WITCHHUNTER et GRAVE VIOLATOR à l’appui, et, comme s’il craignait qu’on manque de dessert après une tarte aux pommes de 15 livres, nous balance une resucée, car c’est bien de cela dont il s’agit, de son premier effort, estampillé 1984, In The Sign Of Evil. L’idée de départ étant vouée à la catastrophe sans essayer d’approfondir, on ne pouvait s’attendre qu’à un plantage total, une nostalgie de brocante à peine digne d’animer la soirée de papy Marcel et des anciens de la 4ème DB. Et vous savez quoi ? C’est exactement ça !! Le moins que l’on puisse faire lorsque l’on réenregistre un album datant de plus de 20 ans, c’est d’améliorer un minimum le son d’époque, qui il faut l’avouer n’était pas brillant. Et le tour de force de SODOM, c’est de nous offrir une soupe encore plus mal mixée !!! Autre détail qui nous replonge 25 ans en arrière, la médiocrité des musiciens. Je pensais qu’avec les années, sans non plus devenir des cadors techniques, ils auraient au moins été capables de jouer correctement, mais les pains d’époques sont toujours là, en pire !! La rythmique est à coté de la plaque, les soli, je préfère ne pas en parler pour rester poli, et le chant est asthmatique. Aucune puissance, tout juste un vulgaire pet post mi-secs, les titres cultes passés à la moulinette 2007 tiennent plus de la démo de 3 potes bourrés que de la révérence nécessaire envers un album qui a défini bien des vocations. Même le gigantesque « Sepulchral Voice » me fait penser à un tribute mené par des anti thrashers, décidés à anéantir une bonne fois pour toutes les vestiges d’une ère vouée à la haine sonore. Le monumental « Outbreak Of Evil » sonne plus musette que la jupe d’Yvette, et si l’on prend un moment pour parler des inédits, qui auraient du initialement figurer sur le mini-LP pour en faire un LP, on se dit que finalement, les oubliettes sont un système astucieux pour se débarrasser des matières encombrantes ! Ils n’auraient jamais du voir le jour, à l’exception peut être de « Defloration », et encore, si on le classe dans la catégorie pas mal mais pas top. Ceci dit, il justifie la seule demie étoile que je donne à cette chose, qui en plus de m’avoir fait perdre mon temps, m’a aussi fait perdre des illusions. Celles qui me faisaient croire que SODOM était un groupe dangereux, que les biens pensants avaient raison de haïr. Il n’en est rien.
« J’suis pas encore mort ! » gueulait l’écossais.
Ferme la O’ Connor…
Discographie Complète de SODOM :
In The Sign Of Evil (Mini Album - 1984),
Obsessed By Cruelty (Album - 1987),
Persecution Mania (Album - 1987),
Agent Orange (Album - 1989),
Better Off Dead (Album - 1990),
Tapping The Vein (Album - 1992),
Get What You Deserve (Album - 1994),
Masquerade In Blood (Album - 1995),
'Til Death Do Us Unite (Album - 1997),
Code Red (Album - 1999),
M-16 (Album - 2001),
Sodom (Album - 2006),
The Final Sign Of Evil (Album - 2007),
In War And Pieces (Album - 2010),
Epitome Of Torture (2013)
Ajouté : Mercredi 19 Septembre 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Sodom Website Hits: 18019
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