Le nom d’Oz NOY ne doit pas vous dire grand-chose si vous êtes fan de Metal. Musicien israélien surdoué, il fait partie du groupe de scène qui accompagne l’équivalent de David Letterman, ou, plus proche de chez nous, LOL et le groupe de Canal +. Omnipotent, il passe allègrement du jazz au rock, et offre ses services à des artistes aussi différents que Harry BELAFONTE, Nile ROGERS, Roger GLOVER ou Toni BRAXTON, après avoir émigré aux Etats-Unis en 1996.
Autant dire qu’il n’est pas le premier gratte-cordes venu, et l’écoute attentive de Fuzzy le prouve sans détours. Inutile de préciser que les riffs d’enfer ne sont pas légion ici, puisque le bonhomme préfère rester dans ses styles de prédilection, en les mixant intégralement, pour obtenir bien évidemment du Jazz-rock.
Je n’ai jamais été fan de ce style, qui tient souvent du délire entre potes, ou bien de la démonstration gratuite, et qui manque cruellement d’unité la plupart du temps. Mais Oz sait ce qu’il fait, et il le fait bien, comme le prouve la sublimissime reprise de PRINCE, « Sometimes It Snows In April », qui, même sans la partie de chant veloutée du kid de Minneapolis, reste un modèle de douceur et d’harmonie. A écouter impérativement !
Le reste de l’album oscille entre tradition (« Which Way Is Up? », « Three Wishes »), déhanchement funky et boogie (« Fuzzy », « Epistrofunk »), allumages décalés (« Yeah, Yeah, Yeah ») et roucoulades harmoniques délicates (« In A Simple Way »). On finit sur un titre assez étrange ou la guitare d’Oz donne tout ce qu’elle a (« Evidence »), et Fuzzyde laisser une impression agréable de variété et d’ambiances.
Alors certes, cet album ne s’adressera qu’à une infime partie d’entre vous, mais si vous avez l’esprit suffisamment ouvert pour apprécier la musique comme un exutoire et non un concept figé, alors Oz NOY aura bien des choses à vous offrir.
La guitare, cet instrument bavard a encore de beaux jours devant elle, tant que des artistes aussi doués sauront la faire parler…