Fondé en 2001 par Michel Isberg (guitares/voix) et Johan Westman (batterie) du côté de la Scandinavie, les premières années furent marquées par d’incessants allées venues dans ce combo suédois particulièrement intenable. Pour se fixer, Il aura fallu attendre que ce soit le propre frère de Michel Isberg, Markus (guitares) qui rejoigne le groupe pour que MACHINERY prenne enfin de la consistance et puisse enfin s’affirmer. Quatre démos passées plutôt inaperçues auront été nécessaires aux Suédois de MACHINERY pour que le Necromorbus Studio puisse voir leur entrée en 2006 pour l’enregistrement de leur premier album, Degeneration.
Sur une base de Death / Thrash, les compositions du quatuor suédois sont très marquées par les gimmicks propres au Heavy Metal : part belle aux refrains mélodieux, des doses de chant clair, des passages et des rythmiques plus mélodiques et harmonieuses comme sur «Taste of God» ou «Rectifier». Très axés sur la mélodie qui tient une place prépondérante dans les arrangements de MACHINERY comme le démontre à ce titre l’usage de nappes de claviers parcimonieuses accouplées à des soli quelque fois dispensables.
Le label Last Entertainment Productions tente une nouvelle fois, on ne lui en voudra pas, de nous vendre le «son» de MACHINERY comme quelque chose d’unique et d’original. Production clonée sur les autres types de produits du segment Thrash Heavy genre NEVERMORE, le groupe, qui tente pourtant de bien faire a encore de la route à faire. Dommage car certains morceaux se dégagent de cet album. On peut citer pèle mêle «Blacker Than Pain» ou «Salvation for Sale». Nonobstant, les productions léchées et les murs de guitares ne suffisent en rien à nous séduire. Il faut l’étincelle que l’on retrouvera dans les foutus arrangements qui nous feront secouer la tête. Et pour corroborer mes dires, une abondance de soli, parfois pompeux, parsèment les quarante minutes de l’album de MACHINERY qui semble ne pas savoir s’arrêter au moment opportun comme le montre des titres tels que «Unholy Demon» et son solo d’introduction parfaitement inutile. Rageant surtout que le morceau se défend plutôt bien dans l’ensemble avec ses riffs agressifs et ses ambiances malsaines bien retranscrites.
Ce ne sont pas des tacherons loin de là, les frères Isberg font montre d’un talent d’écriture somme toute remarquable mais à ce niveau cela ne suffit malheureusement pas. De ces écoutes, on en conserve un sentiment mitigé. Un album raté serait-on tenté de dire. Techniquement rien à leur reprocher mais leurs compositions aussi étudiées soient-elles ne parviennent jamais à vraiment interpeller et accaparer l’attention. Monumentale erreur. A la prochaine…