L’exception confirme la règle dit-on. Il n’est plus vrai adage que celui-ci, le genre de construction sémantique qu’utilisent à loisir les grands-parents à longueur de déjeuner dominical, provocant les bâillements incessants du petit Nicolas, qui aurait certainement préféré aller jouer avec ses potes que d’écouter grand-père Louis débiter ses insanités. Depuis un certain temps, ma plume déclarait sa flamme aux groupes hexagonaux qui rivalisaient d’audace et de créativité, il fallait bien qu’à un moment donné, celle-ci devienne plus acrimonieuse.
Ce que je déteste le plus lorsque j’écoute un album, c’est m’ennuyer. Je suis plus enclin à la clémence en cas de nullité totale, ce qui peut déclencher (éventuellement !) mon hilarité, qu’à pardonner la tiédeur, la linéarité et le passéisme.
Non que DROP-O-RAMA soit nul, ce qui n’est assurément pas le cas, mais franchement, je ne savais pas qu’en ce morne jeudi d’automne, coincé entre les grèves estudiantines et la baisse flagrante du pouvoir d’achat, j’allais me retrouvé propulsé 20 ans en arrière, lorsque les groupes français se battaient pour la première place du top des mauvaises copies anglo-saxonnes.
Les titres se succèdent, dans l’indifférence générale, ne provoquant au mieux qu’un léger étirement du tympan gauche, à l’occasion de « Hero », assez radiophonique et quasi pop, et au pire, une interrogation incessante quant à l’utilité d’enregistrer de tels album à l’orée de 2008.
Les compositions sont d’une banalité affligeante, l’interprétation poussive, le chant hésitant et d’un anglais qui rappelle les meilleures heures de VULCAIN, et la production à peine digne d’une démo rend le tout d’une inconsistance rare.
Non, je ne peux résolument pas accorder la moindre circonstance atténuante à Three At Last, qui n’aurait même pas eu sa place en 1985, surtout lorsqu’on écoute des productions récentes et équivalentes.
Si vous voulez du bon Heavy made in France et que vous êtes un poil nostalgiques, réécoutez donc PINK ROSE ou encore WARNING.
Il faut savoir parfois ne pas s’écarter des classiques.