La définition nous informe que la pratique du Jigai consistait en une méthode de suicide rituelle accomplie par les femmes japonaises de haute lignée ou épouses de samouraïs, une sorte de Hara Kiri pour le sexe faible et ce dès la période féodale nippone. Il s’agit donc d’un rituel immuable avec ses codes, ses rites à observer telle une procédure d’ouverture de compte bancaire. Magique Japon !
Visuellement imprégné par le Pays du Soleil Levant et son univers créatif dans toute sa splendeur, l’idée ce cet album tourne autour du monde du manga bien crade, sorte de manga Gore Porno Grind. Dans cet esprit, le livret du groupe tchèque JIG-AI contient des dessins de pin-up représentatifs du manga avec des corps charcutés, éviscérés, partiellement dépecés, démembrés, bref un concept album que le groupe tchèque traduit par l’exécution d’un Gore Grind sans bavures et sans hésitation avec ce premier album Jig-Ai. Formation existant depuis l’an 2000, le trio slave JIG-AI est considéré comme l’un des nouveaux fleurons de la scène Grind de Bohème et on comprend pourquoi.
Les deux vocalistes, Brain (guitares, tenor) et Buraak (basse, soprano) accompagnés par le marteleur fou de fûts Stefy nous arrosent de leurs cris porcins et de leurs bruitages insoutenables tout au long de ces dix-huit pistes, pour notre plus grand plaisir. La panoplie du Grind est appliquée comme il se doit. Une succession de barbarie et de férocité sans répit et sans concession nous inonde dans une averse de grossièreté, une demi-heure de bestialité au travers de ces titres emprunts de fureur et d’animosité. Les tchèques montrent que dans leur contrée on sait bien rigoler autour d’un bon verre d’absinthe et d’un corps déchiquetée. JIG AI mise tout sur la robustesse et le côté massif du son pour palier à la redondance et à la répétition suivie des titres sans queue ni tête ! Les paroles sont quant à elles à l’image du concept : caustiques, provocantes donc comiques, avec un petit côté à la GRONIBARD bien senti. Les titres sont vraiment carrés, et dans ce magma de barbarie sans nom, JIG-AI parvient finement à tirer son épingle du jeu et à séduire l’audimat ! En guise d’amuse gueule sanguinolent, on trouvera également la présence d’une cover des mexicains de BRUJERIA avec le titre «La Ley de Plomo». Encore un autre groupe de poètes ! Une demi heure de folie pleins les tympans, à ne surtout pas mettre entre toutes les mains… Jeunes enfants s’abstenir, ceci peut heurter la sensibilité des plus jeunes. A réserver vraiment et exclusivement aux amateurs du genre.