En France, on avait les talentueux MASSACRA, les Etats-Unis étaient la patrie d’origine de MASSACRE, groupe notoire et culte de Death Metal des années 90 qui se forgea une solide et durable réputation avant même que son premier album, le malin From Beyond ne sorte ! Réalisé en 1991, le groupe comptait parmi ses membres des personnalités connues de la scène Death floridienne de l’époque. Car en effet, outre les transfuges de Bill Andrews (batterie) et de Terry Butler (basse), fraîchement débarqués du groupe DEATH, le quatuor pouvait également se reposer sur le monolithique guitariste Rick Rozz, autre victime de Schuldiner qui, rappelons-le, enregistra les parties de guitares de Leprosy en 1988 et enfin la présence du braillard en chef Kam Lee, canal historique du combo issu de Floride existant depuis 1984.
Un quatuor de rêves, sorte de mousquetaires du Death Metal made in Florida, From Beyond est alors leur premier album chez le label qui monte qui monte au début des années 90, Earache records. Enregistré au non moins célère Morrisound Studios de Tampa, produit par Colin Richardson et mixé par Scott Burns, ce qui se faisait de mieux à l’époque, autant dire que MASSACRE porte fièrement haut ses couleurs, tant la qualité et les moyens sont à la hauteur du résultat. Et bien qu’il ait légèrement vieilli au fil des années, ce premier jet infernal de Rick Rozz et sa bande n’en reste pas moins un album considérable que beaucoup de fans des prémices du Death affectionnent tendrement. Pour finir avec la fiche technique, on notera également les quatre morceaux constituant l’EP Inhuman Condition ainsi que le monumental titre «Corpse Grinder», à l’origine enregistré par le groupe DEATH dont tout les membres de MASSACRE ont fait partie dans le passé.
Avec From Beyond, Rick Rozz démontre tout son talent de compositeur et de créateur de riffs bestiaux, talent trop peu mis en valeur lors de sa collaboration avec l’omnipotent et l’omniscient compositeur de génie feu Chuck Schuldiner tandis que Kam Lee, malgré des lignes vocales linéaires, n’a recours à aucun effet sur ces growls et autres beuglements, rendant le tout encore plus authentique et griffé. Diablement rapides, sans compromis, les compositions de MASSACRE ne laissent aucun répit, aucune miette. De «Chamber of Ages» à «Defeat Remains», MASSACRE sait imposer un Death metal pur, véloce, sans largesses, tranchant, cinglant et hautement efficace. Neuf compositions infernales, où les titres majeurs tels que le morceau d’ouverture «Dawn of Eternity» suivi de près par l’intemporelle «Cryptic Remains» ne peuvent laisser de marbre. D’un spontané confondant, c’est cette même simplicité et ce minimalisme qui rendent cette œuvre tellement originale et personnelle, et ce même après tant d’eau passée sous les ponts. Des morceaux issus du EP Inhuman Condition, on retiendra notamment, outre les morceaux de Death basique que sait faire MASSACRE mais qui ne présentent pas un intérêt majeur, la reprise d’un morceau du répertoire de VENOM, «Warhead», version semblable à l’originale mais non dénuée de charme, d’autant que Cronos vint pousser la chansonnette dans le bayou floridien.
Direct, carré, massif, un album incontournable de l’âge d’or du Death Metal américain du début des années 90, et plus de quinze ans après, ce From Beyond de MASSACRE reste encore une influence importante dans le monde du Death et fait encore son effet.