Un trio comprenant un guitariste, des synthés et des programmateurs, ça donne quoi ? Un groupe de Metal ? Ah bah merde alors, tout fout le camp ! Et pourtant, c'est la démonstration à laquelle nous convie GENGHIS TRON tout au long de ces 43 minutes. Après un premier album Dead Mountain Mouth, salué par la critique, le groupe s'est attiré les grâces du label Relapse Records qui reste, dans la scène Metal, l'un des grands découvreurs et défricheurs de talents. La musique de Board Up The House est à l'image de sa cover : hallucinée et riche en couleurs, planante et agressive à la fois. En termes musicaux, disons que GENGHIS TRON propose un mélange improbable entre Grind et Electro, avec une prédominance pour cette dernière. L'auditeur, tout métalleux qu'il soit, doit donc faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit et, s'il aspire à s'élever toujours plus dans les hautes sphères de l'inclassable et des incompris des variétophiles (petit néologisme pour désigner les amateurs des bandes FM), celle-ci est d'ailleurs inévitable. L'Electro partage avec le Stoner cette propension à répéter à l'envi certains thèmes musicaux, mais là où la structure cyclique finit parfois par tourner en rond, elle est ici en mouvement et s'apparente à un vortex. C'est à se demander si l'avertissement du titre, barricader la maison, vise à nous protéger de l'extérieur ou à préserver les oreilles non aguerries des manipulations auxquelles se prêtent les Américains. La maison qui sert de décor à Board Up The House évoque alors celle qui orne la pochette de l'album Black Sabbath : mystérieuse et intrigante. Que se passe-t-il donc entre ces quatre murs ? Même si TRON fait référence au film du même nom de 1982, autant dire qu'en baignant dans cette atmosphère claustrophobe et paranoïaque, on est bien loin de l'univers Walt Disney...