Belle surprise que ce deuxième album des Norvégiens de AUDREY HORNE, avec son Hard-Rock pas toc, teinté d’influences ad hoc, lourd comme un bloc, mais bien dans son époque. Ca commence dru avec « Last Chance For Serenade », titre trompeur, car un joli lot de belles sérénades vous attend justement un peu plus loin dans les octets. Bille en tête, les 6 musiciens livre une orée alléchante, pleine d’entrain, et de justesse sur le refrain.
Alors que « Jaws » résonne, on pense bien sur au cruel requin du sieur Spielberg, qui louvoie en toute confiance avant de vous avaler tout cru. Des mélodies à la pelle, travaillées, pensées et livrées avec l’amour du travail bien fait. « Last Call » porte en lui des réminiscences du THE TEA PARTY de la grande époque Tryptich, une sérieuse référence en matière de Rock décalé mais savoureux. Le hit selon moi reste « Threshold » qui manie Heavy et mélodie, lourdeur et harmonie. Une tuerie en règle qui pourrait se frayer un chemin dans les charts locaux sans efforts.
Le fantôme diablement regretté d’ALICE IN CHAINS plane sur « Monster » qui, rime mise à part, nous ramène derechef au palais le goût du délicieux « The Rooster », qui avait fait les beaux jours de Dirt.
« Bright Lights » continue le travail de sape entrepris précédemment, avec son osmose parfaite entre puissance et légèreté consommée. Les gars savent faire parler intelligemment la poudre en la diluant dans un enrobage de sucre glace qui ne s’avèrera pas fatal aux diabétiques.
On pense à une union improbable entre le EUROPE de Secret Society et le FAITH NO MORE de Angel Dust, certes deux groupes aussi éloignés l’un de l’autre que le foie de veau et la tarte aux fraises, mais dont le mélange est propre à satisfaire les estomacs les plus difficiles.
On retourne au Metal le plus pur sur « I Wish You Hell », où la hargne le dispute à la séduction. C’est carré, bien exécuté, avec volonté et l’esprit inspiré.
Rien de négatif à dire sur ce magnifique Le Fol, dont le titre est aussi original que le contenu. Les pays scandinaves recèlent décidemment leur lot de surprises, et mettent régulièrement à mal les ténors américains et anglais, leur faisant la nique sur des terrains beaucoup plus glissants que rassurants.
La prise de risque paie lorsqu’elle donne lieu à des réussites totales.
Ici, c’est le cas.