Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part je me méfie toujours de ce que l'on peut appeler la "nouvelle sensation" de l'année. Dans le paysage métallique, le "on" pourrait être représenté par la presse spécialisée qui finalement perd un jour ou l'autre de son authentique sens de l'objectivité. On se retrouve ainsi lobotomisés à grands coups de pubs sur une page entière (quand un mag ne fait que 30 pages ...), pour un ou deux groupes qui seraient sur le point de devenir des références majeures en la matière.
Au cinéma, pour vous donner un exemple, ça donnerait "La Môme", un film qui est assurément bourré de qualités et notamment par la prestation de son interprète principale. Sauf qu'à force de récompenses mondiales et autres "les critiques sont unanimes, c'est grandiooooose !", le mec qui découvre le film peut être déçu après tant de promesses. Et c'est bien ce qui risque d'arriver avec ce cinquième album de FIREWIND, The Premonition. Je ne sais pas quel est le sujet exact de la prémonition en question, mais sous entendre là que l'album va tout péter en le nommant ainsi, peut paraître un brin prétentieux de la part de ce groupe grec (aux 4/5èmes).
Et puis, pensez donc, avec un line-up de rêve, FIREWIND ne pouvait pas passer inaperçu, on frôle le casting hollywoodien ! On le sait, Gus G (ex-DREAM EVIL et employé occasionnel dans ARCH ENEMY) est un putain de guitariste, il n'y a rien à redire là-dessus. Mark Cross, batteur qui est apparu au sein d'HELLOWEEN et METALIUM, est un cogneur de premier plan. En revanche, Apollo Papathanasio ne mérite pas forcément toutes les louanges qui lui sont faites, puisqu'il lui arrive de montrer clairement ses limites, entre autres sur la ballade poussive "My Loneliness", plutôt fade et sans réel intérêt. Là où un grand chanteur sait transcender ce genre de morceau peu inspiré (c'est à dire comme la moitié de l'album...) et faire passer malgré tout des émotions, dans le cas présent on attend en vain un décollage ... qui ne vient jamais.
Heureusement, le Heavy Metal mélodique de FIREWIND a de bons côtés quand il nous balance les accrocheurs "Mercenary Man" (le single), "Circle Of Life", "Angels Forgive Me" ou "Head Up High". Et même la reprise de Flashdance, "Maniac", pas si différente de l'originale excepté des guitares bien présentes, fait office de pari réussi. Alors verdict ?
Certes, on a affaire à un album où la grosse production confiée à Fredrik Nordström parvient presque à faire illusion. Mais que les choses soient bien claires : il n'y a pas de quoi en faire de la fêta (oui ben un fromage quoi ...) ! Je persiste à dire que The Premonition se veut trop inégal, où le plutôt bon côtoie le plus que moyen. Et qu'il ne fait pas le poids à côté des classiques du genre.
Les Metal Golden Globes et les Cesar d'Acier, en dépit des applaudissements des "professionnels de la profession", c'est pas pour tout de suite...