TEXTURES… un nom qui annonce tout un programme. Il faut ensuite être capable de l’assumer pour proposer une musique qui est capable, en effet, de proposer des textures différentes et des couches nombreuses pour une écoute sur le long terme (l’image de l’oignon est pas mal, même si TEXTURES ne fait pas encore pleurer. Quant à péter… je vous laisse deviner). C’est bien ce que le sextet arrive à faire, sans fioritures ostentatoires. Parce que si le groupe officie dans un Death technique, il n’en est pas moins burné et les syncopes se taillent la part belle dans des morceaux aux constructions complexes et aux rythmiques parfois difficiles à suivre à la première écoute.
C’est simple, on a toute la brutalité que peut posséder le Death, avec toute la virtuosité, toute la technique et toute la complexité architecturale que peut comporter le Progressif. Et le mariage se fait parfaitement sous les mains des membres de TEXTURES. Même si on peut se dire que les riffs manquent parfois de notes et ne font que faire des variations rythmiques autour de la même (de note), il faut quand même remarquer toute la complexité des dits rythmes. Et c’est ce que j’ai vraiment apprécié dans ce disque, cette facilité à enchainer les rythmes biscornus. Il suffit de regarder l’intro de « Laments Of An Icarus » et sa batterie pour se rendre compte du travail qu’il y a derrière. Bien sûr, il y a cette double grosse caisse qui suit la guitare dans un rythme un peu bancal, mais pas trop. Mais il faut par contre se concentrer sur la ride, qui est trop en retrait à mon goût, et vous comprendrez alors pourquoi la rythmique de TEXTURES n’est pas aussi simple qu’elle peut le laisser supposer. Varier la voix aussi, comme sur « Awake », et se permettre une voix claire qui est loin du ridicule que l’on peut connaître chez d’autres formations, fait du bien aux oreilles. On n’a ainsi pas l’impression de se prendre des hurlements dans les tympans pendant toute l’écoute. Par contre, même si on les entend parfois dans le lointain, les synthés sont sous-utilisés. Ils auraient peut-être enlevé de cette patate, me direz-vous. Peut-être, mais je ne pense pas. S’ils avaient été combinés avec de bons samples, ils auraient pu ajouter une touche supplémentaire à cette architecture complexe.
En tous cas, TEXTURES m’a convaincu avec ce Silhouettes qu’il était un groupe sur lequel il fallait compter.