C’est en 2003 que Patrick Valence, accessoirement chanteur Death du groupe français…de Death SCARVE monte son projet parallèle de Death’n’Roll PHAZM pour s’y consacrer définitivement à partir de l’année dernière. Intrinsèquement touché par la Nature en général, les forces de la terre et les marais répugnants limite fétides, ce ne sont pas moins de trois membres de SCARVE qui enregistrèrent ce premier album de PHAZM répondant du nom de Hate At First Seed. Pour ce faire, les quatre nancéens se sont enfermés dans une serre dégoulinante de mousses verdâtres pour nous pondre ce Black Metal crade et au groove crasseux le tout saupoudré d’une bonne dose de Rock’n’Roll.
A l’issu de ce premier enregistrement studio, le quatuor de l’est de l’hexagone est de suite apparu comme l'un des groupes nationaux les plus encourageants de la scène Metal underground car en effet, cet album qui suinte comme dans les pires patelins du Mississippi où le taux d’humidité est de plus 65% impose un style et un univers sonore bien particulier. PHAZM se complait ainsi à planter dans nos crânes leurs graines de Metal pesantes et poisseuses, là où les influences à la DARKTHRONE, à la MOTORHEAD et de BLACK LABEL SOCIETY sont secouées vigoureusement dans le shaker pour ensuite nous exploser à la face et nous enfouir dans des sables mouvants. L’électron libre PHAZM instaure un climat lourd, où les riffs bien gras et épais côtoient des maelströms de riffs aiguisés et malsains prêts à tout détruire sur leur passage comme l’ouragan Katrina. PHAZM conçoit des morceaux aux sonorités et aux structures bien mises en place avec des pistes aussi malignes et astucieuses que peuvent l’être au hasard «Inchaos», le titre «What a Wonderful Death» non dénué d’humour noir qui donne envie de se taper une bouteille de Jack Daniels, les cafardeuses «Resinous Balm» et «Vicious Seed», les bastonnades engendrées par «Forest Recipe» ou la grassouillette «Devoured Tenderness». Que du lourd !
Enregistré live au Danemark avec le producteur Jacob Hansen (HATESPHERE, ILLDISPOSED, ABORTED) qui accomplit ici un travail remarquable en retranscrivant à la perfection les ambiances sonores de PHAZM, ce Hate at First Seed possède une gouache extrême et un feeling avec une patte bien old-school, tout un panel d’arguments qui font de cet album un condensé de Black’n’Roll suintant de bave et de sueur. En bonus on pourra en plus apprécier la cover d’un morceau de la bande de Lemmy Kilmister, «Dogs» puissamment exécuté. Auréolés du succès rencontré avec SCARVE, Patrick Valence et consort ont conçu là un side-project au fond et à la forme fort captivant. Jetez vous dans les méandres et sinuosités sonores de PHAZM !