AZAGHAL, c’est ce qu’on appelle du Black Metal, du vrai. C’est pas ce petit truc de tafioles pour les moutons qui trouvent que Cradle est trop "ivole" et qui mangent du "dark" cassoulet pour faire des "true" pets. 10 ans que nos finlandais pratiquent dans le milieu ! Pas moins de 25 enregistrements dont 6 albums, autant dire que AZAGHAL maîtrise son sujet. D’autant que ce quartet scandinave s’est doté depuis bien longtemps de toute cette quincaillerie qui fait la réputation du Black Metal. Spikes & leather, cartouchières, maquillage outrancièrement mortuaire & co. Pourtant, AZAGHAL ne s’est jamais permis de tomber dans cette vaste plaisanterie qu’est la satire du milieu. C'est-à-dire utiliser le folklore local et visuel comme une arme pour séduire les trends en mal de 666 et d’autres obscures divinités prônant l’immolation d’un mouton sur l’autel de Belzebuth. Bien au contraire.
Cette "hygiène de vie" se répercute indiscutablement sur leur musique. Ils auraient pu choisir la fadeur, l’insipidité, la monotonie dans une scène si vaste que ce Luciferin Valo serait passé inaperçu. Mais que nenni ! Dès le début, AZAGHAL nous plonges dans une atmosphère morbide. Le premier titre, « Black Terror Metal » est un modèle d’entrée en matière concise. Ca gueule, ça va vite, c’est bien old-school comme il faut et c’est censé foutre les boules. Seulement voilà, si ce premier titre emmerde profondément, il n’en est rien du second. « Ilmestyskirjan Ratsastajat » est, comme on dit dans le domaine de la soupe que les médias servent actuellement, un tube ! Rythmes Rock & Roll, voix écorchée jurant en finnois et refrain restant encré de longues minutes dans votre crâne, AZAGHAL dégote là un sacré bon titre qui laisse croire que l’album le sera tout autant. Et effectivement, Luciferin Valo prend un virage plaisant. Le groupe finlandais parvient à alterner avec aisance morceaux bien typés sans jamais tomber dans la caricature. Les 10 petits titres qui composent ce disque passent avec une facilité déconcertante. On se croirait à un gymkhana, tout se déroule dans une ambiance bon enfant, sans heurts mais avec ça et là un obstacle ou une difficulté vite surmontée.
Alors certes, les puristes vomiront ce disque en arguant que les riffs sont simplistes, le son traditionnel et que tout est à chier car trop rudimentaire mais c’est justement cette "non prise de tête" combinée à des rythmes groove, rock et Thrash qui m’a fait apprécier cette rondelle. Un Black Metal comme ça, moi je ne m’en passe pas.