La découverte de ce groupe fût pour moi une révélation en 1997 avec Signe de Vie paru chez Brennus. En effet il y avait fort longtemps qu’un groupe Français, s’exprimant dans la langue de Molière, et jouant un Heavy de fort bon aloi ne m’avait pas donné une telle impression de maîtrise. Tout ceci couplé à un talent de composition indéniable aussi bien en matière musicale que d’un point de vue textuel.
Mais voilà, je n’ai pas apprécié Ange ou Démon en 2002.
C’est donc avec une certaine appréhension que je glisse la galette dans mon lecteur. Cette crainte est notamment exagérée par l’anachronique représentation qui orne la pochette des Palois. Mais que vient faire cette caméra au milieu de cette ambiance Heroïc Fantasy ?
Et ce n’est pas l’intro qui vient me rassurer, mais le premier morceau !
La production est acérée, digne de groupes à plus grande reconnaissance évoluant dans un style plus proche du Power Metal. Les riffs sont d’une efficacité à toutes épreuves et au-delà de tout ceci il reste une voix, mais quelle Voix ?
Celle de Didier DELSAUX qui a encore une fois repoussé ses limites. Il atteint des sommets en caressant les limites du Mezzo-Soprano, tout en étant capable de redescendre dans des contrées plus agressives ou plus profondes. Ses placés sont judicieux et mettent systématiquement la musique en avant.
Justement, revenons sur cette dernière.
Non seulement le talent de composition est incontestable, mais la force ultime du groupe réside dans sa capacité à alambiquer ses deux guitares et son clavier. Ce dernier a réellement sa place au milieu de toutes ces atmosphères. Il sait se faire ultra présent jusqu’à en devenir l’instrument principal, puis s’en retourne en tonalité majeure d’accompagnement lorsque les six cordes le lui demandent. Le travail sur les arrangements en est tout simplement hallucinant.
Quant aux détracteurs de l’utilisation de la langue française, ils peuvent s’en retourner à leurs bacs à sable. Nous avons ici droit à de véritables textes et non pas à de la rimaille de chez J.J. Goldman. Il est certain qu’il est plus aisé d’écouter des histoires de donjons et dragons dans la langue de Shakespeare, que très peu peuvent comprendre, que de se pencher sur une œuvre telle que D’Un Autre Sang.
Un signe ne trompe pas, la grande majorité des morceaux dépasse allègrement les 5 minutes sans qu’aucune lassitude ne pointe le bout de son nez. En résumé, nous avons droit là à un Cd débordant jusqu’à la lie et prêt à exploser vos platines, où tous les aficionados de Heavy pourront trouver matière à satisfaction.
Et c’est bien « La Mort dans l’Ame » que je clôture cette chronique et m’en retourne dans un autre « Empire Virtuel » !