En 1996, un groupe va sortir un album qui va apporter pas mal de chose au mélange Ska et Hardcore. Ce groupe se nomme KARGOL’S et aujourd’hui encore, malgré un split en 2002, continue de marquer les esprits (KIEMSA continue de reprendre un riff du morceau « Pacifiste » pendant leurs concerts). Le mélange n’est pas novateur mais la manière de le faire, si. Les membres du groupe sont dotés de la capacité de passer d’un gros riff Hardcore qui déchire à du Reggae bien roots sans l’ombre d’un complexe et sans que cela ne soit délicat à l’oreille. Je peux vous assurer que ce n’est pas une chose si aisée à faire. Et pourtant, le groupe s’en sort à merveille. Avec Ma J’Galère, les KARGOL’S posent ainsi les pierres de ce qui sera leur style, magnifié par leur deuxième album. Bien sûr, la caractéristique principale de KARGOL’S est sa musique qui est un melting-pot savoureux de genres mais le groupe n’aurait pas été ce qu’il était sans son engagement social. Dés « Los Miserables », les choses sont dites sans détour : KARGOL’S veut se battre pour le monde dans lequel il croit et ouvrir les consciences sur des problèmes. Que ce soit l’Afrique dépecée (« Respect »), les essais nucléaires emplis de mauvaise foi de la France (« Hirochirac ») ou les ghettos qui existent encore partout dans le monde (« Pression Dans Les Ghettos »), le groupe décide de ne rien passer sous silence. C’est fait avec beaucoup de conviction, mais aussi les mots sont parfois maniés avec humour (voir « Hirochirac »). Parce que tout de même, il ne faut pas oublier le côté Ska du groupe, et donc le côté festif. Festif ne veut pas dire que les yeux sont fermés, comme a su aussi le démontrer SKA-P.
Pour un premier album, la production n’est pas mauvaise. On entend bien tous les instruments ainsi que les cuivres. Le seul hic vient peut-être des voix, inintelligibles parfois. Sans les paroles sous les yeux, il n’est pas toujours facile de comprendre tous les mots. Mais l’énergie et la rage sont bien là pour compenser. Et malgré un côté un peu démo de cet album, il reste toujours un plaisir à l’écoute malgré les années passées.