The Womb Of Primordial Nature d'OCTOBER FALLS est présenté comme un "hommage à la bête sauvage qui sommeille en chacun de nous". Cette pochette sombre, s'immisçant dans l'intimité de ce loup solitaire, roi d'une forêt noire et profonde, ne pouvait pas mieux illustrer le concept voulu par Mikko Lehto. Le garçon, multi-instrumentiste, quasi-seul maître à bord (deux musiciens de session l'accompagnent pour la section rythmique), délivre une véritable ode à la nature, un concerto sauvage en 4 actes.
"Concerto sauvage", car même si de nature humaine et donc bestiale il est ici question, vous n'entendrez pas le générique d' "Ushuaia" sur cette galette. Le Metal de Lehto est un Black Metal racé, au riff répété à outrance, sur lequel souffle un vent épique de désespoir finlandais. Dans The Womb Of Primordial Nature, il y a "primordial", et en bien des points OCTOBER FALLS ressemble au combo irlandais de Alan Nemtheanga, PRIMORDIAL. Si ce dernier évolue aujourd'hui dans un registre plus "abordable", notons toutefois qu'il partage avec OCTOBER FALLS une sensibilité organique et profonde. Ces deux groupes ont aussi pour habitude de proposer des morceaux assez longs.
Et là OCTOBER FALLS ne déroge pas à la règle : "concerto sauvage", mais point d'adagio ou d'allegreto, les titres durent en moyenne entre 8 et 10 minutes. Tous sont introduits par une guitare sèche hispanisante ou folk, et évoluent plus ou moins au même tempo (au point, d'ailleurs, de paraître un peu linéaires entre eux). Si les fans de Black Metal pur et dur n'y trouveront sûrement pas leur compte, en revanche, les amateurs du BATHORY le plus conceptuel seront probablement séduits. Qu'il est réjouissant de penser que l'héritage de Quorthon est formidablement exploité par OCTOBER FALLS.
C'est le Black Metal des grands paysages nordiques, qu'ils soient gelés ou peuplés de forêts denses, c'est le Black Metal de la Lune et de la Lycanthropie. C'est la musique envoutante qui scelle l'union de l'Homme et de ses racines animales. Merci Monsieur Lehto de nous rappeler d'où nous venons. J'irais bien chasser avec les loups, moi, cette nuit...