AXEL RUDI PELL enfile les albums comme des perles, confirmant chaque année avec une nouvelle sortie sa longévité impressionnante, dont le secret pourrait tenir dans les dix morceaux de ce Tales Of The Crown.
Mystica (2006), un peu plus conceptuel que ses prédécesseurs, et Diamonds Unlocked (disque de reprises sans grande invention) avaient un peu calmé l'enthousiasme général. Le guitariste allemand se devait donc de ne pas décevoir pour ce 18ème opus sous son nom. Il a logiquement choisi de renouer avec les racines du groupe, l'essence musicale même d'ARP.
Le jeu de guitare du maître est immédiatement reconnaissable, et autour de lui le casting maintenant solidement établi fait plus que jamais figure de "dream team". Sans nécessairement écraser le champignon de bout en bout, il émane de ce disque une puissance rarement atteinte dans les albums précédents, à part peut être sur quelques bribes de The Masquerade Ball. « Angel Eyes », « Crossfire » et surtout « Buried Alive » sont autant de bombes heavy rapides et enlevées, où les rythmiques typiques et les refrains mélodiques font merveille. Dans le même temps, quelques mid-tempos bien sentis, à l'atmosphère habilement distillée par les claviers de Freddy Doernberg, et aux lignes de chant intelligentes et intenses donnent à Johnny Gioeli l'occasion de briller (« Higher », « Tales Of The Crown », aux relents BLACK SABBATH).
Ce disque est manifestement plein de ressources, et pourrait fournir les prochaines setlists du groupe dont la tournée est déjà planifiée (sans date en France à ce jour). « Riding On An Arrow » notamment s'annonçant comme un tube live en puissance. Abandonnant ses influences classiques le temps d'une instrumentale surprenante, Axel se frotte à Michael Schenker ou Joe Satriani sur « Emotional Echoes », usant d'une rythmique inédite pour lui, seule petite nouveauté sur un cd qui reprend à la lettre la recette qui fait merveille depuis plusieurs décennies.
Rien en trop, que du bon ! Voilà une sortie qui fait plaisir, une valeur sûre qui s'impose plus que jamais, et dont la régularité ne doit rien au hasard, mais plutôt au talent et au génie, tant dans l'écriture que dans l'interprétation, d'un artiste à qui tout réussit.